Dans des formes modérées de la maladie
Alzheimer : la vitamine E ralentit le déclin fonctionnel
La vitamine E permet de ralentir le déclin des patients atteints de formes modérées de la maladie d’Alzheimer. Ils gagnent six mois en moyenne.
Une équipe du Health Care System de Minneapolis (Minnesota, Etats-Unis) a examiné l’efficacité de la vitamine E, de la mémantine et d’une combinaison des deux substances sur la progression de la maladie d’Alzheimer. La mémantine est déjà utilisée en traitement des formes modérées de démence. L’essai avait pour but de déterminer quelle substance freine l’évolution du déclin fonctionnel chez les patients traités aux inhibiteurs d’acétylcholinestérase. Sous la forme d’alpha tocophérol, la vitamine E ralentit la progression clinique de la maladie d’Alzheimer : le déclin fonctionnel est réduit de 19% par rapport aux patients sous placebo et ralenti de 6 mois en moyenne. En revanche, la mémantine ou la combinaison n’ont pas démontré d’efficacité dans le cadre de l’essai, rapporte l'étude publiée ce 1er janvier dans le JAMA. Une qualité de vie améliorée Le déclin fonctionnel est aujourd’hui reconnu comme un facteur clé dans la qualité de vie des malades d’Alzheimer. Il est au cœur de la lutte contre l’évolution de cette maladie neurodégénérative. Dans le cadre de l’étude, la différence entre le groupe sous placebo et le groupe sous vitamine E est considérable : 3 unités sur l’inventaire ADCS ADL, qui évalue la gravité de la démence. « Une perte de cette magnitude pourrait se traduire par une perte totale de la capacité à s’habiller ou à se laver seul, par exemple, ou encore une perte d’indépendance », précise l’étude. Le rôle de la vitamine E est donc potentiellement majeur : maintenir aussi longtemps que possible l'autonomie d'un malade. Son faible coût est un autre atout. Le temps passé par l’aidant auprès du malade se réduit de 2 heures par jour en moyenne grâce à ce traitement. Pour autant, la vitamine E n’est pas la solution contre la maladie d’Alzheimer. Un éditorial associé à l’article, rédigé par des médecins du Centre Médical de l’université Rush de Chicago (Illinois, Etats-Unis), préconise la prudence. Il rappelle que les effets de cette substance sont limités et ne s’observent que sur les symptômes. Par ailleurs, la solution ne s’applique qu’aux formes faibles et modérées de la maladie. Les efforts devraient se concentrer en premier lieu sur la prévention, souligne l’éditorial, au vu des difficultés que pose la mise au point d’un traitement fiable.