Après les annonces de François Hollande
Prévention, dépistage, essais : le plan cancer en six chiffres
En présentant le 3e Plan cancer (2014-2019), François Hollande a affirmé ses objectifs : réduire les inégalités sociales liées à la maladie. Et, guérir plus de personnes malades.
Mardi 4 février 2014 s’est tenue, à la maison de la Mutualité, la 5ème édition des Rencontres annuelles de l’Institut national du cancer (INCa). Lors de son discours, François Hollande, Président de la République, a annoncé le lancement du troisième Plan cancer (2014-2019) doté de 1,5 milliard d'euros. C'est plus que le précédent plan (1,2 milliard d'euros).
Ce nouveau plan mise tout d'abord sur le dépistage, en particulier celui du cancer du col de l'utérus, et la prévention, en s'attaquant vigoureusement au tabac. Et comme prévu, le Président a aussi insisté sur la lutte contre les inégalités tant sociales que géographiques face à cette maladie qui reste la première cause de mortalité en France avec près de 150 000 décès par an. pourquoidocteur résume ce nouveau plan cancer en six chiffres.
80 % : Le Plan cancer 3 prévoit de généraliser le dépistage systématique du cancer du col de l'utérus, et d'étendre la vaccination contre le papillomavirus. « Le cancer du col de l'utérus fera donc l'objet d'un dépistage systématique », a indiqué le chef de l'Etat, rappelant qu'« il atteint aujourd'hui 3 000 femmes, et provoque plus de 1 000 décès chaque année. »
« Dès lors, la généralisation du frottis tous les trois ans pour 80 % des femmes contre 60 % aujourd'hui réduira la mortalité de 30 % en 10 ans. » La réalisation d'un frottis du col de l'utérus est recommandée chez les femmes de 25 à 65 ans.
100 % : L'ensemble des actes et examens liés au dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal seront pris en charge, sans avance de frais pour les patients, a annoncé François Hollande. « Tout commence par le dépistage car il permet des diagnostics précoces dans l'objectif de guérir plus de cancers », a rappelé le Président. C'est d'ailleurs dans ce but, qu'un programme national de dépistage organisé avait été mis en place en 2004 pour le cancer du sein et en 2009 pour le cancer colorectal. Mais les campagnes lancées ces dernières années peinent à toucher les plus vulnérables. Résultat, moins de deux tiers des femmes se font aujourd'hui dépister pour le cancer du sein.
150 euros : Aider les fumeurs à en finir avec la cigarette passe également par l'incitation au sevrage tabagique. François Hollande a donc annoncé que dès 2015, le forfait de remboursement des substituts nicotiniques serait porté à 150 euros pour les 25-30 ans, les bénéficiaires de la CMU et les malades du cancer, comme il l'est déjà pour les moins de 25 ans et les femmes enceintes. Les mutuelles seront également mises à contribution : « L'aide au sevrage devra être inscrite dans le panier de soins minimal des contrats responsables », a affirmé le Président. Un numéro de téléphone unique permettra également d'être orienté vers le professionnel de santé le plus proche pour être accompagné dans l'arrêt du tabac.
20 jours : Dans n'importe quel cancer, après le dépistage, il y a le diagnostic. Et là, tout retard est un risque supplémentaire pour le patient. A l'heure actuelle, en France, les délais moyens d'accès à un examen par IRM sont de 27 jours en moyenne. Mais ils peuvent varier du simple au double selon le lieu d'habitation. « Inacceptable », selon le Président. Ce dernier a donc annoncé hier que d'ici la fin du plan, ces délais ne devront plus dépasser 20 jours, où que l'on réside. 15 millions seront ainsi mobilisés en faveur des régions aujourd'hui sous équipées.
50 000 : François Hollande a annoncé mardi sa volonté de doubler d'ici la fin du plan en 2019 le nombre de patients inclus dans des essais cliniques, pour tous les cancers et dans toutes les régions, y compris l'Outre-mer. En 2013, près de 25 000 patients ont été inclus dans des essais thérapeutiques.
L'objectif affiché est donc d'arriver à 50 000 patients inclus dans des essais. Pour cela, il est notamment préconisé de s'appuyer sur la dynamique des groupes coopérateurs en cancérologie, de mettre à la disposition des patients et du public les registres des essais cliniques, et d'inclure dans les coûts de la recherche, le transport et l'hébergement, en particulier pour les enfants et leurs accompagnants.
150 heures : Enfin, ce 3ème plan cancer veut conforter la place des malades dans la société. Ainsi, davantage de travailleurs précaires pourront bénéficier des indemnités journalières maladie et invalidité. A partir de cet date, tous les salariés à temps partiel qui ont travaillé entre 150 et 200 heures dans le trimestre pourront bénéficier d'un revenu de remplacement s'ils sont malades ou invalides. Aujourd'hui, toute personne ayant travaillé moins de 200 heures dans le trimestre n'a plus accès aux indemnités journalières.