Chez les seniors
Les bénéfices de l'entraînement cérébral durent plus de 10 ans
Chez les plus de 75 ans, les exercices sollicitant les capacités de raisonnement et de sélection des informations aident durablement dans la réalisation des tâches du quotidien.
Le cerveau a besoin d’être sollicité pour rester en bonne santé. C’est sur ce principe que se basent les techniques d’entraînement cérébral. Une étude, publiée ce mardi dans le journal de la Société américaine de gériatrie, démontre pour la première fois que le principe vaut sur le long terme car les bénéfices sont encore mesurables 10 ans après.
Cette étude ACTIVE a été menée auprès de 2832 personnes âgées américaines vivant seules à leur domicile. Pendant 6 semaines, ces personnes ont été réparties en 4 groupes, 1 groupe de personnes témoins et 3 groupes suivant :
- soit 10 séances d’une heure chacune sollicitant la mémoire;
-soit 10 séances stimulant les capacités de raisonnement et de résolution de problèmes;
- soit 10 séances utilisant l’informatique et mobilisant la vitesse de traitement de l’information, c’est-à-dire la capacité à sélectionner les informations importantes pour réaliser une tâche. Un an et 3 ans après, les personnes âgées ont également participé à une nouvelle session de quelques heures pour réactiver les techniques apprises et en apprendre de nouvelles.
10 ans après, les bénéfices se ressentent encore au quotidien
10 ans après, les participants de chaque groupe, qui ont en moyenne 82 ans, ont toujours significativement moins de difficultés que les personnes âgées témoins dans les tâches de leur vie quotidienne (préparer ses repas, faire sa toilette et s’habiller, faire ses courses…). Les bénéfices sur les capacités de résolution des problèmes et sur la vitesse de traitement de l’information ont persisté, plus de 70% des personnes âgées ont un niveau de réussite sur ces exercices supérieur à celui qu’elles avaient avant de bénéficier de l’entrainement cérébral. Pour les exercices stimulant la mémoire, les bénéfices ont disparu alors qu’ils avaient persisté jusqu’à 5 ans après l’étude.
Pour les auteurs, ces résultats sont très positifs car ils démontrent, sur un échantillon important de personnes âgées, des effets durables sur les capacités cognitives et sur les compétences fonctionnelles indispensables au quotidien pour maintenir leur autonomie. Et ce, sans que le programme d’entraînement cérébral ne soit très lourd puisqu’il ne s’agissait que d’une dizaine d’heures. L’Institut national américain du vieillissement a attribué aux chercheurs de cette étude ACTIVE un financement pour que leur programme soit commercialisé. Le Dr Kawashima n’a qu’a bien se tenir, la concurrence arrive !