Selon une étude américaine
Coqueluche : la peur de la contagion n'a pas d' impact sur la vaccination
Les épidémies ne semblent pas amélioré les taux de couverture vaccinale. C’est le constat d’une étude américaine concernant l’épidémie de coqueluche qui a sévi aux Etats-Unis en 2011.
Malgré l’épidémie foudroyante de coqueluche à laquelle les Etats-Unis ont été confrontés en 2011, les taux de vaccinations sont restés faibles chez les nourrissons dans l'Etat de Washington. La peur ne serait donc pas un bon moteur pour la prévention, si l'on en croit les résultats de l’étude présentée ce mardi 5 mai au congrès annuel de Vancouver au Canada, le « Pediatric Academic Societies (PAS).
Des résultats surprenants
Une équipe de chercheurs, dirigée par Elizabeth R. Wolf a comparé le nombre de vaccinations contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche sur des bébés avant et pendant une période d’épidémie de coqueluche dans l’Etat de Washington, aux Etats Unis. De manière surprenante, ils n’ont trouvé aucune différence entre les taux de vaccinations.
« On pensait que lorsque le risque de contagion était élevé, les personnes se vaccinaient plus. Mais ces résultats montrent que ce n’est pas le cas », a déclaré le Dr Wolf.
La coqueluche est responsable de centaines de milliers de morts chaque année au sein des pays en développement. Une épidémie importante a sévi aux Etats-Unis en 2011, du 1er octobre 2011 au 31 décembre 2012, dans l’Etat de Washington. Cette maladie bactérienne est très contagieuse, et engendre des toux incontrôlables violentes qui peuvent provoquer des difficultés respiratoires. La coqueluche peut dans certains cas entraîner une pneumonie, des lésions cérébrales et la mort.
Aucun impact de l'épidémie sur le taux de vaccination
Le Dr Wolf et ses collègues ont comparé la proportion d’enfants de 3 à 8 mois qui avaient été vaccinés avant l’épidémie et pendant l’épidémie. Les bébés qui avaient reçu une dose de vaccination à l’âge de 3 mois, au moins deux doses à l’âge de 5 mois et au moins 3 doses à l’âge de 7 mois ont été considérés à jour des vaccinations par le Comité consultatif sur la vaccination du centre de contrôle et de prévention des maladies.
« On supposait que l’épidémie de coqueluche aurait des conséquences sur les parents qui vaccineraient plus leurs enfants. Mais en comparant avec le nombre de vaccinations avant l’épidémie de 2011-2012 dans l’Etat de Washington, on ne remarque pas d’augmentation des vaccinations pendant l’épidémie, » regrette le Dr Wolf.
Une constatation d'autant plus décevante que « les taux de vaccination aux Etats-Unis sont encore inférieurs à nos objectifs en matière de santé publique ». Ces conclusions pourraient remettre en cause l'idée que l’acceptation du vaccin augmente quand le risque de contagion est élevé.
Et en France ?
En France, la vaccination contre le tétanos, la diphtérie et la coqueluche (TdCa) est fortement recommandée pour les bébés. La première dose de vaccin TdCa se donne à l’âge de 2 mois et la protection est partielle jusqu’à l’administration de la seconde dose à l’âge de 3 mois.
Même si les symptômes sont moins sévères chez les adolescents et les adultes que chez les nourrissons et les jeunes enfants, ils peuvent contaminer les nourrissons avant que ceux-ci soient protégés par la vaccination et un rappel contre la coqueluche est donc recommandé à l’âge de 15-16 ans et pour tous les adultes. La vaccination contre la coqueluche est également conseillée aux femmes enceintes, entre la 24ème et la 32ème semaine de grossesse, ce qui permet au bébé d’être protégé dès la naissance.