Complications, maladies, infections

33 femmes enceintes meurent chaque heure dans le monde

La mortalité maternelle recule, mais pas suffisamment, note l’OMS dans une étude. Chaque heure, ce sont 33 femmes enceintes qui meurent, faute d’un suivi suffisant et d’un soin de qualité.

  • Par Audrey Vaugrente
  • C'est en Afrique subsaharienne que les grossesses sont les plus risquées (DESRUS BENEDICTE/SIPA)
  • 06 Mai 2014
  • A A

    En 2013, un peu moins de 300 000 femmes n’ont pas survécu à leur grossesse. Certes, ces événements ont reculé de 45% depuis 1990, mais ce n’est pas suffisant, martèle l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans The Lancet Global Health. « 33 décès maternels par heure, ce sont 33 de trop », regrette Tim Evans, Directeur de la section Santé, Nutrition, Population à la Banque Mondiale.

    Des causes évitables

    L’accès à un suivi médical, ou simplement à un soin de qualité, éviterait la plupart des décès pendant la grossesse ou l’accouchement. Un décès maternel sur quatre est dû à une maladie qui a précédé la grossesse. Les effets du VIH, du diabète ou encore du paludisme sont aggravés par la grossesse, mais un traitement médical adapté éviterait des complications. Même constat pour les hémorragies sévères, responsables d’un quart des décès : leur mortalité pourrait être réduite grâce à un meilleur accès à l’ocytocine et à des poches de sang.

    Le suivi de la grossesse par des professionnels qualifiés pourrait quant à lui éviter les décès causés par une hypertension artérielle gravidique (14% des décès), une infection (11%) ou des complications pendant l’accouchement.

    Source : OMS

    L’Afrique subsaharienne à la traîne

    Le pari de réduire la mortalité maternelle de 75% avant 2015 est atteint dans 11 des pays où les femmes enceintes mouraient le plus en 1990. De l’Afrique subsaharienne à l’Asie du Sud-est, ils ont tous atteint l’un des Objectifs du Millénaire pour le Développement. Mais cette bonne nouvelle ne masque pas des données plus inquiétantes : une grande partie des pays à faible et moyen revenu n’y parviendront pas. C’est surtout le cas dans la région d’Afrique subsaharienne, considérée comme la plus risquée pour les femmes enceintes. La Somalie et le Tchad sont les pays où être enceinte expose le plus à un risque de décès, et le Nigeria est le deuxième où les parturientes meurent le plus.

    « Pour une jeune fille de 15 ans qui vit en Afrique subsaharienne, le risque de mourir pendant la grossesse ou l’accouchement est de 1 sur 40. Pour une jeune fille du même âge qui vit en Europe, il est de 1 sur 3 300, ce qui souligne combien les progrès sont inégaux à travers le monde », déplore le Dr Geeta Rao Gupta, Directrice Générale adjointe de l’UNICEF. Si ce risque perdure pendant toute l’existence d’une femme, il commence aussi très tôt. Cette étude souligne un nombre incroyablement élevé de mineures qui donnent naissance chaque année, faute d’accès à une éducation sexuelle ou à la contraception. « Plus de 15 millions de jeunes filles de 15 à 19 ans accouchent chaque année – une sur cinq a moins de 18 ans – et un grand nombre de ces grossesses sont le fruit d’un rapport non consenti », détaille Kate Gilmore, sous-directrice exécutive de l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la population).

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