Pneumologie
Asthme sévère : rémission clinique dans au moins 3 cas sur 10 sous biothérapie
Une méta-analyse révèle que la rémission clinique est atteinte chez environ 30 à 38 % des patients souffrant d'asthme sévère traités par biothérapies, malgré des obstacles tels que la durée de la maladie, la sévérité de l'asthme et les comorbidités. Une intervention précoce, une gestion ciblée des comorbidités et une standardisation des définitions de la rémission clinique sont essentielles pour améliorer les taux de rémission
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La notion de rémission dans les maladies inflammatoires chroniques a évolué grâce aux avancées thérapeutiques, notamment les biothérapies ciblées. Dans l'asthme, le concept de rémission clinique, autrefois réservé aux cessations spontanées de l'activité de la maladie, est désormais considéré comme un objectif thérapeutique réaliste dans les formes sévères, comme le reconnaissent plusieurs recommandations nationales.
Une méta-analyse, publiée dans The Lancet, a évalué le pourcentage d'atteinte d’une rémission clinique chez les patients atteints d'asthme sévère traités par biothérapies. Les résultats montrent que la rémission clinique est atteinte chez 38 % des patients selon une définition à trois composantes (absence de corticothérapie orale d'entretien, absence d'exacerbations et faible charge symptomatique) et chez 30 % selon une définition à quatre composantes incluant également la fonction pulmonaire.
30 à 38% de rémissions soumises à plusieurs facteurs
L'étude a identifié plusieurs facteurs associés à une moindre probabilité d'atteindre la rémission clinique. Parmi les facteurs pulmonaires, une fonction respiratoire altérée (VEMS diminué ; odds ratio [OR] : 0,09 ; IC à 95 % : 0,01-0,92), des symptômes asthmatiques plus sévères (OR : 0,23 ; IC à 95 % : 0,17-0,33), une durée plus longue de l'asthme (OR : 0,49 ; IC à 95 % : 0,32-0,76) et l'utilisation d’une corticothérapie orale d'entretien (OR : 0,57 ; IC à 95 % : 0,40-0,79) ont été identifiés comme obstacles.
Les comorbidités non pulmonaires, notamment la dépression (OR : 0,38 ; IC à 95 % : 0,23-0,61) et l'obésité (OR : 0,41 ; IC à 95 % : 0,31-0,54), constituent également des barrières significatives à la rémission clinique. De plus, l'hétérogénéité des définitions de la rémission clinique dans les différentes études, avec 68 définitions identifiées dont 48 uniques, souligne le besoin d'une standardisation pour une meilleure comparaison des résultats.
Une nécessité de standardiser la définition de la rémission
Les données proviennent d'une revue systématique et méta-analyse incluant 25 études rapportant 28 analyses sur la rémission clinique dans l'asthme sévère traité par biothérapies. Les bases de données Web of Science, Embase et MEDLINE ont été consultées jusqu'au 13 juin 2024, sans restriction sur le type d'étude.
L'hétérogénéité des études, tant au niveau des populations que des méthodes et des définitions utilisées, a un impact sur les taux de rémission observés. Cette variabilité souligne l'urgence d'établir des définitions consensuelles de la rémission clinique.
Les résultats suggèrent que des interventions plus précoces avec des traitements efficaces et une approche globale ciblant les caractères phénotypiques modifiables, y compris les comorbidités, pourraient améliorer les taux de rémission clinique. Il est également important de personnaliser les traitements en fonction des caractéristiques individuelles pour optimiser les résultats.