Les politiques peuvent réduire les coûts des traitements !

Une étude, basée sur le modèle américain, a fait le point sur le coût des traitements anticancéreux oraux et a montré que la diminution du cout de ces médicaments permettrait une meilleure observance, moins d’hospitalisations et une baisse de la mortalité, compte-tenu de difficultés financières rencontrés par les patient attiens de cancer aux USA.

Une étude, dont les résultats sont parus en septembre 2024 dans le JAMA Network Open, a fait le point sur le cout des médicaments anticancéreux oraux aux Etats-Unis et sur l’impact de la loi sur la réduction de l’inflation de 2022 sur ces médicaments. Il s’agit d’une étude, issue d’une base de données, réalisée dans la ville de Ann Harbor, dans le Michigan, choisie comme échantillon représentatif . Les auteurs ont comparé les coûts des médicaments anti-cancéreux oraux, parmi les dix molécules les plus utilisées, toutes marques confondues,  avant (2020) et après (2023-2024) la mise en place de la loi anti-inflation. Ce travail n’a pas nécessité l’approbation du comité institutionnel ni le consentement éclairé, puisqu’elle n’impliquait aucun patient.

Une loi de 2022 sur la réduction de l’inflation qui limite les coûts des médicaments

La loi sur la réduction de l'inflation a été promulguée en août 2022, aux Etats-Unis. Historiquement, aucune loi ne prévoyait de limites aux coûts des médicaments. L’objectif de cette nouvelle loi était de réduire significativement les coûts des médicaments prescrits sur ordonnance en établissant un nouveau plafond, qui diminue progressivement d’année en année, pour aboutir à des dépenses cinq fois moindre en 2025. Les auteurs de cette étude ont donc cherché à évaluer l’impact de cette loi sur les dépenses de santé, sur les années 2023 et 2024,  en ciblant spécifiquement les anti-cancéreux oraux, qui représentent une classe médicamenteuse particulièrement coûteuse. Les résultats de de ce travail ont montré une réduction significative du prix des médicaments anticancéreux oraux en 2023 et majeure en 2024.

Une politique efficace pour une prise en charge plus accessible

L’évaluation réalisée par cette étude a montré l’ampleur des économies réalisées avec l’instauration des plafonds progressivement décroissants sur le coût des médicaments. Les auteurs ont également observé que cette décroissance améliorait l’observance au traitement, diminuait le nombre et donc le coût des hospitalisations et, à terme, la mortalité. En effet, aux Etats-Unis, le système de couverture sociale rend les patients atteints de cancer très vulnérables sur le plan financier, ce qui a pour effet rebond d’aggraver leur états de santé et leurs besoins en soins médicaux. L’efficacité de cette politique de maîtrise des coûts a donc permis une amélioration de la prise en charge des patients cancéreux, même s’il est impossible de généraliser ces résultats, observés dans une seule ville des USA.

En conclusion, malgré les limites de ce travail, liées à sa faible couverture géographique, l’ampleur de l’économie réalisée grâce aux plafonds mis en place pour les médicaments anticancéreux oraux, doit inciter les politiques à poursuivre dans ce sens, pour offrir une accessibilité aux soins au plus grand nombre.