Gériatrie
Démence : quel bénéfice de la stimulation cognitive ?
Dans quelle mesure la stimulation cognitive est-elle bénéfique pour les personnes atteintes de démence ? Une revue Cochrane fait le point sur l'état actuel des connaissances à ce sujet.
- ThitareeSarmkasat/istock
La stimulation cognitive regroupe un large éventail d'activités visant à stimuler les fonctions cognitives des personnes atteintes de démence afin de ralentir leur perte d'autonomie dans les activités quotidiennes. Elle fait partie des recommandations de prise en charge.
Pour autant, sait-on dans quelle mesure elle est réellement bénéfique ? Une revue Cochrane a fait la synthèse des études sur le sujet pour répondre précisément à cette question.
Un déclin cognitif décalé de plusieurs mois
La revue Cochrane met en évidence un « léger » bénéfice de la stimulation cognitive sur la cognition par rapport aux soins usuels et aux activités non structurées. Un gain qui équivaudrait approximativement selon les chercheurs « à une période de six mois dans le déclin cognitif habituellement attendu dans les cas de démence légère à modérée ».
Le bénéfice serait plus important à partir de deux séances ou plus par semaine et si les participants sont atteints de démence légère au début de la prise en charge.
Des bienfaits aussi pour les soignants
L'analyse des données montre également que la stimulation cognitive améliore les capacités de communication et d'interaction sociale des participants. Elle montre aussi de légers bénéfices dans les activités quotidiennes, sur l'humeur (auto-évaluée) et le bien-être des patients.
Et les patients ne seraient pas les seuls à bénéficier de ses effets positifs, les chercheurs ayant constaté une amélioration du bien-être également chez les soignants prenant en charge les personnes atteintes.
Quelle confiance en ces données ?
La revue Cochrane a porté sur l'analyse de 37 études regroupant au total plus de 2700 participants atteints de démence légère à modérée et âgés en moyenne de 79 ans. S'agissant d'une mise à jour d'une revue de 2012, les auteurs se réjouissent d'avoir désormais une base de données probantes beaucoup plus vaste sur le sujet.
Pour autant, la confiance en ces données n'est encore que « modérée » selon les auteurs. La raison : l'hétérogénéité des études incluses. Elles différent sur de nombreux facteurs tels que la fréquence des séances ou la durée du programme, le type de démence, les personnes dispensant les soins ou encore les lieux de vie des patients.
Une recherche en progression mais des questions restent en suspens
La recherche progresse donc dans ce domaine, mais doit encore se poursuivre : « les études futures devraient tenter de clarifier les effets de la stimulation cognitive individuelle, d'évaluer la fréquence des séances de groupe pour obtenir le meilleur effet et d'identifier les personnes qui bénéficient le plus de la stimulation cognitive » concluent les chercheurs.
D'ici là, compte tenu des multiples effets positifs mis en évidence, il est évident que la stimulation cognitive doit continuer de faire partie de l'arsenal thérapeutique destiné à ralentir la progression des troubles neurocognitifs.