Gériatrie

Bien vieillir : c'est aussi et surtout une question de lien social

Dans son discours de clôture aux Assises nationales des EHPAD, le ministre en charge des personnes âgées a dévoilé les thématiques principales du chantier gouvernemental du « bien vieillir », destiné à préparer la transition démographique. Autonomie mais aussi changement de regard sur l'âge sont au centre des préoccupations.

  • Alessandro Biascioli/istock
  • 25 Sep 2022
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    A l'issue des Assises nationales des EHPAD, rendez-vous phare de la communauté soignante du secteur, le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean Christophe Combe a dévoilé dans son discours de clôture quelques lignes directrices de la nouvelle approche gouvernementale du « bien vieillir ». La nouvelle méthode issue du Conseil national de la refondation  met les français au cœur des grandes décisions et est destinée à préparer la transition démographique qui attend la société.

    Jean Christophe Combe a d'ailleurs rappelé à ce sujet l'urgence de la situation. D'ici 2030, le nombre de personnes âgées de plus de 60 ans passera de 15 à 20 millions, ce qui représentera alors un tiers de la population française : « la société va changer de visage » insiste-t-il.

    Il aborde évidemment la question de l'autonomie, défi principal du Gouvernement dans ce contexte, mais rappelle également que vieillir bien n'est pas qu'une question d'autonomie : « c'est aussi et surtout une question de lien social et de citoyenneté ». Enfin l'ancien directeur général de la Croix Rouge, profondément humaniste, propose aussi d'aborder plus positivement la transition démographique à venir en y voyant toutes les opportunités qu'elle offre. L'occasion donc de changer, enfin, de regard sur le grand âge.

    L'importance du lien social

    Le chantier du « bien vieillir » en France s'articulera autour de trois thématiques, a expliqué le ministre : la prévention pour maintenir plus longtemps l'autonomie, le lien social et la citoyenneté et les métiers du Grand âge. Améliorer la prévention explique Jean Christophe Combe, c'est mieux vieillir et donner ainsi la possibilité aux personnes âgées de vieillir chez elles. Les mesures envisagées seront l'adaptation des logements et des transports, mais aussi la prévention des chutes et de la dénutrition ainsi que le repérage précoce des maladies neuro-évolutives.

    Sur le plan économique : « une année d'espérance de vie en bonne santé, c'est une économie de 1,5 milliards d'euros » rappelle-t-il également. Au-delà de ces mesures pour la plupart déjà initiées, le ministre insiste aussi sur l'importance du lien social pour bien vieillir, « être en lien, c'est [être] visible, respecté et écouté et [...] se sentir utile » souligne-t-il. Pour cela le Gouvernement compte, entre autres, valoriser l'engagement bénévole, majoritairement assuré par les plus de 65 ans, créer un service public territorial de l'autonomie pour simplifier le parcours dse personnes âgées et des aidants ou encore renforcer la place des seniors sur le marché du travail. Concernant les métiers du Grand âge, pas de révélations majeures, le projet de loi de financement de la sécurité sociale apportera des réponses concrètes promet le ministre.

    Aborder aussi avec enthousiasme la transition démographique

    Parler du Grand âge, c'est aussi parler des discriminations que peut subir cette population, le fameux âgisme, que le ministre dénonce promptement et déconstruit « nos aînés sont des chances pour la société et cela jusqu'au dernier jour de leurs vies ». Une transition démographique réussie passera sans aucun doute par un changement de regard sur l'âge et le vieillissement de la société « il faut aussi aborder avec enthousiasme les formidables opportunités portées par cette transition démographique » a déclaré le ministre. En effet, c'est l'opportunité d'une société plus engagée et avec plus de solidarité familiale : un tiers des bénévoles des associations sont des retraités, les grands parents gardent les petits enfants et transmettent, inspirent, précise le ministre. Et enfin c'est aussi une opportunité pour l'emploi et l'innovation, avec la création de nombreux services et start-ups dans le domaine, la fameuse silver économie.

    En termes de calendrier, une réunion aura lieu début octobre pour lancer la « Fabrique du bien vieillir » avec, entre autres, une dizaine d'ateliers citoyens dans les départements. L'objectif est d'aboutir dans les 6 mois à une feuille de route pour le « bien vieillir » en France. La mise en œuvre du chantier n'est donc qu'à son commencement mais le ministre promet d'être efficace

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