Etudes médicales
Étudiants en médecine et Présidentielles : ils attendent des réponses concrètes
A l'approche des élections présidentielles, l'Association nationale des étudiants en médecine de France alerte les candidats sur les problématiques qui gangrènent les études de médecine et leur proposent des remèdes concrets et innovants dans un livre blanc dédié.
- orodenkoff/istock
L'Anemf, association nationale des étudiants en médecine de France a dévoilé il y a une semaine son livre blanc 2022. Il regroupe les demandes des étudiants pour les élections présidentielles à venir.
Alors qu'ils se sont largement mobilisés pendant la crise sanitaire, mettant en avant leur rôle essentiel dans la chaîne de soins, ils attendent maintenant du prochain gouvernement des réponses concrètes pour mettre fin « aux problématiques qui gangrènent les études ».
Précarité étudiante ou formation dont la qualité s'étiole sont certains des points soulevés et l'association propose des idées concrètes et innovantes pour y tenter d'y remédier.
La précarité des étudiants une réalité dans cette filière dite d'excellence
Certains clichés veulent qu'on ne trouve dans les études de médecine que des jeunes issus de familles aisées. Pourtant la précarité est bien une réalité pour bon nombre d'étudiants en médecine. D'après l'association, plus d'un quart des étudiants de cette filière aurait déjà songé à arrêter leurs études pour des raisons financières et un étudiant sur 10 se retrouve dans le négatif chaque mois.
Parmi les problématiques évoquées : les coûteuses préparations privées qui absorbent une bonne partie du budget lorsqu'on y adhère. Pourtant une alternative, le plus souvent gratuite, existe mais reste trop peu connue des futurs étudiants : les tutorats organisés par les étudiants des années supérieures et dispensés dans toutes les facultés. Afin de pouvoir les faire connaître et reconnaître officiellement, l'Anemf propose de renforcer l'impact de leur agrément ministériel et de leur apporter un accompagnement matériel, financier et pédagogique. Mais aussi leur donner la place numéro un d'interlocuteur auprès des lycéens lors de l'entrée dans les études de santé pour éviter que les « prépas » ne happent trop rapidement les futurs étudiants, prêts à toutes les dépenses pour réussir le concours.
L'Anemf réclame également une rémunération plus décente des étudiants en médecine de l'ordre de 375 euros net par moins, l'accès à la prime d'activité ou encore une indemnité logement pour les stages dans les hôpitaux périphériques.
Des idées innovantes pour améliorer la formation médicale
Côté formation, les idées fusent aussi. L'association déplore une baisse de la qualité de la formation en lien notamment avec la diminution des budgets alloués à l'université. Elle réclame des investissements humains et financiers massifs pour y remédier. Mais aussi une révision pédagogique des enseignements.
Pour cela, il faudrait selon l'Anemf, former les enseignants aux nouveaux enjeux pédagogiques et développer l'évaluation de leurs compétences. Dispensés en majorité par les praticiens hospitalo-universitaires, les cours pourraient aussi être donnés par des médecins exerçant d'autres fonctions et les contenus créés par des ingénieurs pédagogiques pour en améliorer la qualité. En effet, les enseignants actuels ont souvent peu de temps à y consacrer en raison d'un temps de pratique clinique déjà important.
Autres idées innovantes : favoriser les enseignements en interprofessionnalité pour développer la synergie avec les autres professionnels de santé via par exemple des simulations ou serious game, ou encore inclure les patients dans la formation par l'intermédiaire de patients-experts afin d'offrir de nouveaux points aux futurs praticiens.
Enfin écouter les étudiants en médecine
Alors que leur engagement a été indispensable pour la gestion de la crise sanitaire, le temps est venu d'entendre les revendications des étudiants en médecine, depuis trop longtemps habitués à subir en silence les difficultés de ces éprouvantes études.