Gynéco-obstétrique
Cancer du col de l'utérus : une prévention bien insuffisante pour l'éradiquer
Responsable de plus de 1000 décès par an, le cancer du col de l'utérus serait totalement évitable grâce à une prévention efficace. Mais les chiffres de la vaccination et du dépistage restent trop bas pour espérer une éradication de la maladie.
- Menshalena/istock
Le cancer du col de l'utérus, responsable de 1100 décès par an en France, pourrait, selon l'OMS, disparaître grâce au dépistage et à la vaccination.
Suite à la Semaine européenne de prévention du cancer du col de l'utérus, Santé Publique France publie une mise à jour des chiffres estimés du dépistage organisé du cancer du col de l'utérus et refait le point sur la couverture vaccinale. Des chiffres en hausse mais encore insuffisants pour espérer éradiquer ce cancer.
Un tiers seulement des jeunes filles vaccinées
En progression constante depuis quelques années, la couverture vaccinale reste néanmoins insuffisante. Seulement 1/3 des jeunes filles de 16 ans a reçu schéma vaccinal complet contre HPV en 2020. La vaccination est recommandée de 11 à 14 ans avec un rattrapage possible jusque 19 ans. Effectuée avant le début de la vie sexuelle, l'efficacité du vaccin est proche de 100% contre les virus couverts.
Par contre, l'efficacité est moindre si la vaccination est débutée après le début de la vie sexuelle car le vaccin ne protège pas contre les infections antérieures à HPV. Depuis le 1er janvier 2021, la vaccination est également recommandée pour les garçons, ce qui devrait permettre de réduire la transmission du virus dans les années à venir, en espérant qu'ils y adhèrent. Santé Publique France n'a actuellement pas publié de chiffres à ce sujet.
Le dépistage n'atteint pas non plus les objectifs
Santé Publique France estime à 59%, le pourcentage de femmes de 25-65 ans ayant été dépistées entre 2018 et 2020. La crise sanitaire ne semble pas avoir eu d'impact sur le dépistage. Bien qu'en légère hausse (un point de plus par rapport aux années 2017-2019), la couverture du dépistage est largement insuffisante, loin des 70% préconisées par l'Union européenne.
Pour rappel le dépistage doit avoir lieu tous les 3 ans entre 25 et 29 ans (après deux tests réalisés à 1 an d'intervalle et dont les résultats sont normaux) et tous les 5 ans entre 30 et 35 ans.
Un nouveau défi vaccinal à relever
Pour sensibiliser les femmes à l'importance de la prévention de ce cancer, de courtes chroniques sonores ont été développées par l'Institut national du cancer. Un autre élément clé sera de promouvoir la vaccination des garçons pour limiter encore plus la propagation des virus HPV.
Se faire vacciner pour protéger les autres, un raisonnement encore mal maîtrisé par la population française, un nouveau défi vaccinal attend donc le gouvernement …