Infectiologie
Coronavirus : lopinavir-ritonavir et arbidol pas efficaces dans les formes modérées
Dans la grande quête des antiviraux susceptibles de réduire la charge virale dans la Covid-19, ce sont 2 autres stratégies qui trébuchent. Bien que randomisée versus groupe contrôle, l’étude est cependant de petite taille.
- jes2ufoto/istock
Une étude pilote, randomisée versus groupe contrôle, a testé 2 stratégies antivirales, lopinavir-ritonavir ou arbidol (umifénovir), des antiviraux utilisés contre le VIH et la grippe, respectivement, dans des formes légères à modérées de la Covid -19.
Ses résultats sont négatifs et suggèrent qu'aucun des deux traitements n'améliore l’état clinique des patients hospitalisés pour des cas légers à modérés de la Covid-19 par rapport placebo. Les résultats ont été publiés online dans Med, une nouvelle revue médicale publiée par Cell Press.
Une étude randomisée versus placebo
L'étude a analysé 86 patients atteints d’une forme légère à modérée de la Covid-19, dont 34 ont été tirés au sort dans le groupe lopinavir-ritonavir, 35 dans le groupe umifénovir, et 17 dans le groupe contrôle (sans médicament antiviral).
Les trois groupes obtiennent des résultats cliniques et radiologiques similaires à J7 et J14, sans différence entre les groupes en termes de réduction de la fièvre, de l'atténuation de la toux ou de l'amélioration des images sur la tomodensitométrie thoracique.
Les patients des deux groupes de médicaments ont eu des effets indésirables tels que diarrhée, nausée et perte d'appétit pendant la période de suivi, alors qu'aucun effet indésirable apparent n’a été constaté dans le groupe de contrôle.
Une étude pilote qui a été reviewée
Les chercheurs ont choisi d'étudier l’association lopinavir-ritonavir et l'Arbidol (umifénovir) parce que ces antiviraux avaient été considérés comme des médicaments-candidats pour le traitement de la Covid-19 par la Commission nationale de la santé de Chine, sur la base de tests cellulaires in vitro et de données cliniques antérieures sur le SRAS et le MERS.
D'autres études ont démontré que l’association lopinavir-ritonavir n'améliore pas franchement l’évolution de malades souffrant d’une forme grave de Covid-19 grave. Il était logique de tester ces stratégies dans des formes légères à modérées de la pneumonie pour voir si ces médicaments pouvaient néanmoins empêcher les cas modérés de de détériorer et d’évoluer vers une forme grave.
Une déception mais pas la fin de l'histoire
Bien que l'échantillon soit de petite taille, la randomisation permet de dire que l’effet de l’association lopinavir-ritonavir ou de l’arbidol (umifénovir) ne semble pas majeur et qu’il convient de bien peser les indications de ces traitements chez les malades actuels, voire d’attendre les résultats d’essais randomisés sur un plus grand nombre de malades.
Les auteurs rappellent que la majorité des malades ont une forme mineure et que la mortalité globale est probablement inférieure à 1%.