Jambes lourdes : comment les soulager ?
La sensation de jambes lourdes témoigne le plus souvent d’un trouble du fonctionnement du système veineux des membres inférieurs, ou « insuffisance veineuse », mais pas seulement... Différents traitements peuvent la soulager
Des mots pour les maux
Les jambes lourdes sont le plus souvent secondaires à une « insuffisance veineuse », avec ou sans insuffisance des valves des veines.
L’insuffisance veineuse conduit à une « stase veineuse » avec une accumulation de sang et une dilatation des veines (« varicosités » et « varices »), ainsi qu’à une accumulation de liquide lymphatique dans les tissus sous la peau (œdème)
Qu'est-ce que le phénomène des jambes lourdes ?
On parle de lourdeur des jambes quand celles-ci (essentiellement les mollets) paraissent pesantes, gonflées et sensibles à la fatigue. Ces sensations ont tendance à augmenter au fil de la journée, en particulier par temps chaud, et si l’on reste debout sans marcher ou en piétinant. Chez les femmes, ces sensations peuvent prédominer dans les jours qui précèdent les règles. A l’inverse, ces sensations sont moindres par temps froid et elles sont améliorées par la position allongée, en particulier si les jambes sont surélevées.
Ces signes peuvent s’accompagner de crampes ou de véritables « impatiences » dans les jambes. Ces impatiences sont des sensations désagréables dans les jambes, à type de fourmillements, engourdissements, picotements, et pouvant aller jusqu'à des douleurs qui obligent la personne à se lever et à marcher. Des œdèmes peuvent survenir en fin de journée, en particulier au niveau de la cheville et au-dessus du pied. Ces œdèmes régressent après une nuit de sommeil.
Des dilatations des petits vaisseaux, ou « télangiectasies », peuvent apparaître sous la peau des jambes : ils se présentent comme de petits vaisseaux rouges et dilatés. A un stade plus avancé, les dilatations touchent les veines et provoquent des « varices ». L’insuffisance veineuse peut se compliquer au final de « troubles trophiques » de la peau des jambes : celle-ci devient pigmentée et brune et peut même s’ulcérer.
Pourquoi a-t-on les jambes lourdes ?
La plupart du temps, cette sensation de jambes lourdes est associée à une stagnation du sang dans les veines des membres inférieurs (« stase veineuse »). Ce dysfonctionnement peut lui-même ralentir la circulation de la lymphe, qui est le système de drainage du liquide interstitiel. Dans ce cas, on parle « d'insuffisance veino-lymphatique ».
Le cœur transporte du sang oxygéné vers les organes et les veines ramènent le sang appauvri en oxygène vers le cœur. Normalement, le sang remonte dans les veines des jambes du fait de la compression externe des veines par les contractions des muscles de la jambe, mais surtout en écrasant la semelle pleine de sang qui est sous chaque pied. En effet, le dessous du pied est constitué de différentes structures tendineuses et osseuse, mais aussi d'un espèce de coussin en forme d'éponge qui contient du sang. Ce coussin a 2 rôles, amortir les chocs à chaque pas, mais aussi chasser le sang vers les veines quand on écrase l'éponge en posant le pied par terre. C’est donc en marchant que le corps humain provoque le mouvement de retour du sang dans les veines.
Une fois qu’il est monté un peu dans la veine, le sang ne redescend pas du fait de la présence de valvules veineuses qui s’ouvrent et bloquent son retour. En cas de dilatation des veines ou d’antécédents de phlébite profonde, les valvules veineuses peuvent être altérées et devenir incontinentes.
La non-activation de la pompe musculaire et plantaire, ou l’insuffisance valvulaire, peuvent entrainer le phénomène de « stase veineuse », aboutissant à une accumulation de sang dans les veines et de fluide dans les tissus sous la peau.
La stase veineuse se manifeste donc le plus souvent par un gonflement des chevilles, prédominant le soir au début, des engourdissements, des fourmillements et des lourdeurs dans les jambes. Les varices et les petites dilatations veineuses (les varicosités) sont les signes les plus visibles, mais il ne faut pas attendre qu'ils soient installés pour s'en préoccuper.
Au fil des années, l'hyperpression veineuse finit par provoquer des altérations des tissus et de la peau de la jambe, avec pigmentation ocre, ou brune (« dermite ocre »), de la peau, induration des chairs (« hypodermite » de la jambe), et parfois ulcères.
Quelles sont les causes des jambes lourdes ?
• Dans la plupart des cas, les problèmes de jambes lourdes sont dûs au fait que les veines des jambes ne renvoient plus assez efficacement le sang vers le cœur. C’est ce qu’on appelle l’insuffisance veineuse (ou maladie veineuse). Les troubles sont présents dans les 2 jambes.
Il peut en être de même au cours d’une insuffisance cardiaque ou le défaut de fonctionnement du cœur aboutit également à une stase veineuse avec accumulation de sang dans les veines des membres inférieurs au cours de la journée. En cas de maladie rénale, il existe un œdème dans les jambes, lié à un déséquilibre entre l’eau présente dans les veines et celle présente dans les tissus sous la peau.
Une insuffisance veineuse par maladie valvulaire, ou maladie post-phlébitique, s’accompagne d’une jambe lourde gonflée et sensible, avec souvent des varices apparentes et une coloration brunâtre de la peau (« dermite ocre »).
• Une hyperpression du sang dans les veines peut aussi s’observer en cas d’obstacle au retour sur la veine. Le trouble est alors présent dans une seule jambe.
Cet obstacle peut être soit un obstacle interne et c’est le cas de la thrombose veineuse ou phlébite : un caillot de sang se forme pour différentes raisons et obstrue la veine.
Il peut aussi s’agir d’une obstruction liée à une compression externe. Dans ce cas, il s’agit le plus souvent d’un kyste poplité qui est une hernie postérieure de la capsule de l’articulation du genou qui se développe dans l’espace en arrière du genou et où passe la veine de la jambe, la veine poplitée. Plus rarement, il peut s’agir d’une séquelle de fracture mal traitée ou d’une tumeur osseuse.
Plus rare est la compression d’une veine dans le petit bassin, soit par une artère fémorale (normale ou avec un anévrysme), soit par une tumeur du petit bassin.
Encore plus rare est l’infection parasitaire qui va obstruer les vaisseaux lymphatiques et aboutir à une grosse jambe (filaire).
Quels sont les facteurs qui favorisent les jambes lourdes ?
L’hérédité joue un rôle majeur et le risque est plus important en cas d’antécédents de varices dans la famille. Il s’accroît par ailleurs avec le nombre de parents atteints.
Les problèmes de circulation sanguine sont plus fréquents et plus précoces chez les femmes. En outre, le risque de les voir apparaître augmente avec le nombre de grossesses. Le fait d’être enceinte exerce une compression sur les veines dans le petit bassin, ce qui conduit à une augmentation de la pression dans les veines des membres inférieurs, amplifiant le phénomène de jambes lourdes.
Les varices sont plus fréquentes en cas de piétinement ou de station debout prolongée et répétée. Elles se développent plus souvent chez les personnes sédentaire et dont le métier n’exige pas de déplacements, ni d’efforts physiques, ce qui ne facilite pas le retour veineux.
La surcharge pondérale et l’obésité gênent le retour veineux et aggravent le phénomène d’insuffisance veineuse.
Le chauffage par le sol a été accusé de favoriser l’aggravation de l’insuffisance veineuse.
Quels sont les risques des jambes lourdes ?
Les personnes atteintes d'insuffisance veineuse (avec présence de varices ou d'un gonflement chronique au niveau des membres inférieurs) ont un risque plus élevé que la population normale de développer une phlébite du fait du ralentissement du sang dans la veine (« stase veineuse »).
Une phlébite peut ensuite se compliquer d’embolie pulmonaire si le caillot de sang à l’origine de la phlébite part dans la circulation sanguine, ou d’une maladie post-phlébitique avec jambe lourde gonflée et sensible, varices apparentes et parfois une peau de coloration brunâtre (« dermite ocre »).
Quand faut-il consulter en urgence ?
En cas de suspicion de phlébite ou thrombose veineuse (douleur brutale avec gonflement du mollet), il est essentiel de prendre rendez-vous en urgence chez son médecin traitant qui, en général, fera pratiquer un écho-doppler veineux pour confirmer ou éliminer une phlébite.
Si cette douleur et cette grosse jambe brutale s’accompagnent d’un essoufflement, de palpitations ou d’une douleur dans la poitrine, il est possible d’évoquer une embolie pulmonaire et il faut appeler le SAMU pour une hospitalisation en urgence.
Si les examens confirment la présence d’une thrombose veineuse profonde, le médecin pourra prescrire un traitement anticoagulant, associé au port d'un bas élastique de compression. L’objectif est d’inhiber la coagulation du sang, empêchant ainsi l’extension et la migration du caillot.
Comment faire le diagnostic de jambes lourdes ?
L’interrogatoire et l’examen clinique suffisent le plus souvent, avec en particulier la notion de prédominance des troubles à la station debout et le soir et les antécédents dans la famille.
Le seul examen complémentaire éventuellement intéressant est l’écho-doppler veineux : c'est l'examen de référence qui permet d'étudier les veines, le système valvulaire et les flux sanguins et d’éliminer le diagnostic de phlébite.
C’est un examen simple, en règle générale indolore, dénué de risques et extrêmement fiable au mollet.
Comment prendre en charge des jambes lourdes ?
• Une fois que toute autre cause qu’une insuffisance veineuse a été éliminée, le traitement de référence reste le port de bas de contention élastiques adaptés et le développement de l’activité physique.
Les bas ou les collants de contention sont à enfiler le matin avant de se lever. Ils doivent être adaptés à chaque personne et sont donc prescrits par un médecin et délivrés par un pharmacien.
Chaque pas propulserait 30 cm3 de sang vers le haut des jambes et vers le cœur. C'est pourquoi la marche constitue un exercice très favorable au bon fonctionnement des veines des jambes alors que l'immobilité lui est néfaste.
• Les médicaments « veinotoniques » (diosmine micronisée ou Daflon®), tout comme certains extraits de plantes, visent à soulager les sensations de lourdeur des jambes et les signes associés (fourmillements, impatiences) causés par la mauvaise circulation veineuse. Leur efficacité sur les sensation gênantes est démontrée, mais ils n’ont pas d’action sur l’évolution de la maladie.
• Les massages des jambes sont surtout efficaces quand ils sont de type « drainants ».
Comment prévenir le phénomène des jambes lourdes ?
Il faut éviter toutes les circonstances qui aggravent la stase veineuse : la station debout prolongée, le piétinement, le chauffage par le sol ainsi que les élastiques de chaussettes ou de bas trop serrés.
Il faut aussi pratiquer régulièrement une activité physique, dont la marche, pour favoriser la bonne circulation du sang.
Lors des poussées, il est possible de surélever les pieds de son lit pour favoriser le retour du sang des jambes vers le cœur pendant la nuit.
Dans la journée, il est également possible de porter des bas ou des collants de contention élastiques. Ils compriment les membres et favorisent le retour du sang veineux. Ils sont tout particulièrement utiles au cours des voyages en avion.
Les jambes lourdes en France
Les jambes lourdes sont très fréquentes et en particulier chez les femmes.
Les liens des jambes lourdes
Le site de la Société Française de phlébologie
http://www.sf-phlebologie.org/j-ai-les-jambes-lourdes
Les liens Pourquoi Docteur
Phlébite : une thrombose veineuse qui peut se compliquer
Phlébite : les 3 signes à connaître pour éviter 10 000 morts par an
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