Régime
Protéines animales ou végétales : le muscle ne fait pas la différence !
Une équipe de chercheurs révèle qu’il n’existe aucune différence de synthèse musculaire entre un régime végan composé de protéines végétales et un régime omnivore fait de protéines animales, même en cas d’effort physique.

- Par Stanislas Deve
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Faut-il vraiment consommer des protéines animales pour prendre du muscle ? Une étude américaine, tout juste publiée dans la revue Medicine and Science in Sports and Exercise, vient balayer cette idée reçue sur la nutrition sportive, entre autres. Selon les chercheurs, ni l'origine des protéines, ni leur répartition dans la journée, ni même un apport protéique modéré mais suffisant ne font de différence significative sur la construction musculaire.
Une croyance remise en question
"Le dogme dominant était que les protéines animales étaient supérieures, surtout pour stimuler la synthèse protéique musculaire", explique dans un communiqué Nicholas Burd, professeur de santé et de kinésiologie à l'université de l'Illinois, qui a dirigé l'étude. Cette croyance était appuyée par des travaux montrant une réaction plus forte après un repas "animal". Mais ces observations à court terme ne suffisent pas à juger de l'effet réel d'un régime complet sur plusieurs jours.Pour en avoir le cœur net, lui et son équipe de chercheurs ont recruté 40 adultes actifs, âgés de 20 à 40 ans. Tous ont suivi un régime végétalien ou omnivore sur neuf jours, associé à des séances de musculation tous les trois jours. Chaque repas était fourni par l'équipe scientifique, avec un apport protéique modéré (1,1 à 1,2 g par kilogramme par jour), réparti soit également sur trois repas, soit variable sur cinq.
Les protéines animales (bœuf, poulet, œufs...) représentaient environ 70 % de l'apport chez les omnivores, tandis que les repas végétaliens étaient soigneusement équilibrés pour fournir tous les acides aminés essentiels. Pour mesurer la synthèse protéique, les participants buvaient chaque jour de l'eau enrichie en deutérium, un isotope stable, permettant de suivre l'incorporation des acides aminés dans les muscles. Des biopsies musculaires étaient également réalisées au début et à la fin de l'étude.
Protéines animales vs végétales : match nul
Résultat ? "Il n’y a eu aucune différence de synthèse protéique entre les groupes végans et omnivores [...] et la répartition des protéines au cours de la journée n'a eu aucun effet non plus", affirme Nicholas Burd. Le chercheur reconnaît avoir été surpris : "Je pensais que pour des protéines moins digestes, comme les végétales, la répartition jouerait un rôle. Mais ce n'est pas le cas." Ces conclusions confirment les observations d'une étude antérieure menée dans le même laboratoire, selon laquelle des apports supérieurs à 1,1 g/kg/jour ne boostent pas davantage la synthèse musculaire. "Désormais, si quelqu'un me demande ce qu'il doit ingérer pour prendre du muscle, je lui dis : ce que vous mangez après l'effort. Tant que vous consommez des protéines de qualité en quantité suffisante, peu importe leur origine", conclut Burd.