Cardiologie
Fibrillation atriale : attention à ce un médicament associé à un risque supérieur d'hémorragie
Prendre du diltiazem lorsque l'on souffre d'un rythme cardiaque irrégulier pourrait exposer à un risque important d'hémorragie.

- Par Marie Martin
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La fibrillation auriculaire, également appelée atriale, est le type le plus courant d'arythmie cardiaque. Elle est susceptible d'entraîner la formation de caillots dans le sang voire un accident vasculaire cérébral si elle n'est pas prise en charge. Pour leur traitement, il est souvent prescrit aux patients des médicaments anticoagulants et d'autres destinés à contrôler le rythme cardiaque. "Les différences génétiques peuvent avoir un impact sur la façon dont les personnes métabolisent les médicaments. Cela est particulièrement important lorsque plusieurs médicaments utilisés pour la même maladie, comme la fibrillation auriculaire, sont affectés par ces différences de métabolisme", a expliqué Eli Zimmerman, professeur à la Northwestern University Feinberg School of Medicine (États-Unis).
La prise de diltiazem entraine des risques d'hospitalisation ou de décès liés à une hémorragie
Dans le cadre de leurs travaux, les scientifiques ont étudié ces différences et leurs éventuels effets négatifs. Pour leur recherche, publiée dans la revue JAMA, ils ont examiné les dossiers médicaux de 204.155 adultes, âgés de 65 ans ou plus, atteints de fibrillation auriculaire. Les volontaires, suivis pendant 365 jours, ont utilisé l'apixaban ou le rivaroxaban et ont également pris du diltiazem ou du métoprolol entre janvier 2012 et novembre 2020. Le diltiazem, couramment prescrit aux patients pour réduire la fréquence cardiaque, "inhibe l'élimination de l'apixaban et du rivaroxaban, ce qui peut entraîner une suranticoagulation." Les résultats ont montré que les volontaires prenant du diltiazem étaient 20 % plus susceptibles d'être hospitalisés ou de décéder à la suite d'une hémorragie. Plus les doses étaient importantes, c’est-à-dire supérieures à 120 mg par jour, plus les risques étaient élevés. Les chercheurs ont remarqué qu'il n'y avait pas de différences notables dans les taux d'accidents vasculaires cérébraux, d'embolies systémiques ou d'hémorragies.