Psychologie

Les parents seraient moins affectés par le départ de leur dernier enfant, selon une étude 

Lorsque le premier enfant de la fratrie quitte le nid familial, c'est souvent un bouleversement pour les parents. En revanche, quand vient le tour du dernier de déménager, cela semble plus facile à vivre pour eux. 

  • Par Mégane Fleury
  • Highwaystarz-Photography/istock
  • 17 Nov 2024
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    Le départ de la maison est une étape de vie importante pour les enfants, mais aussi pour les parents. Cela porte un nom : le syndrome du nid vide. Ce terme désigne le sentiment de tristesse, de solitude, voire de dépression qui peut toucher les parents après le départ d’un de leurs enfants de la maison.

    Récemment, des chercheurs allemands se sont intéressés à l’apparition de ce syndrome. Dans la revue spécialisée Advances in Life Course Research, ils démontrent que cette dégradation de la qualité de vie ne survient pas de manière identique pour le départ de chacun des enfants. 

    Le déménagement du premier enfant est le plus difficile à vivre pour les parents 

    "Après des décennies d'éducation d'un enfant et de vie de famille, les parents sont confrontés à un nid vide et doivent s'adapter à la nouvelle situation (par exemple, en ce qui concerne le temps des tâches ménagères de chacun des conjoints), avec des implications potentiellement importantes pour leur bien-être subjectif dans cette période post-parentale", précisent les chercheurs en préambule de leur étude. Ils soulignent que cela peut aussi apporter une forme de bien-être en libérant du temps pour des loisirs. Dans leurs travaux, ils ont voulu comprendre l’impact du départ d’un enfant du foyer sur le bien-être et les émotions des parents.

    Pour ce faire, les scientifiques ont utilisé les données tirées de panels de suivi de longue durée. Cela leur a permis d'étudier environ 5.000 foyers allemands. Ils ont remarqué que les effets d’un départ du foyer varient selon les enfants. "Le premier déménagement montre un effet négatif durable sur le bien-être parental", observent-ils. Cette phase, dite de lancement, est beaucoup plus difficile que les départs suivants. "Le fait que le dernier enfant déménage ne diminue pas de manière significative la qualité de vie des parents", estiment-ils. Pour le professeur Tobias Wolbring, auteur principal de l’étude, cela pourrait s’expliquer par l’expérience. "Une fois que le dernier enfant est parti, les parents savent déjà mieux à quoi s'attendre et comment gérer la situation", indique-t-il dans le Daily Mail. 

    Départ des enfants : quels changements dans la vie des parents ? 

    En revanche, il peut y avoir des déséquilibres au sein du couple. Pour les mères au foyer, le départ du premier enfant du foyer semble être plus difficile que pour les pères. La perte du rôle parental peut perturber leur identité sociale, supposent les auteurs. Le départ des enfants peut aussi transformer certaines habitudes. Ainsi, les chercheurs allemands observent que les mères réduisent, en moyenne, de quinze minutes le temps quotidien consacré aux tâches ménagères. Les pères augmentent leur participation à ces travaux de la même durée chaque jour. 

    "Nous estimons que cette étude est importante parce qu'elle met en lumière si et de quelle manière le départ d'un enfant de la maison affecte le bien-être subjectif des mères et des pères pendant cette période post-parentale - une période qui devient plus longue dans les sociétés vieillissantes", concluent les auteurs. Ils estiment que d'autres travaux seront nécessaires pour explorer plus en détails les effets de ces départs sur le bien-être des parents, notamment en prenant en compte l'éloignement géographique des enfants. 

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