Dépendance
Boire un déca réduirait les symptômes liés au manque de caféine
Une nouvelle étude suggère que la consommation de café décaféiné peut réduire les effets secondaires dûs à un manque de caféine.
Maux de tête, irritabilité et fatigue… les effets indésirables qui suivent l’arrêt de la consommation de café sont réels. Des chercheurs se sont attelés à ce problème et ont trouvé un moyen surprenant de les contrer.
L'effet placebo du déca efficace sur les symptômes de manque de caféine
D’après leurs travaux menés sur un groupe de 61 gros buveurs de café, qui consommaient tous régulièrement au moins trois tasses de café caféiné par jour, c’est la consommation de café décaféiné qui pourrait le mieux permettre de faire face aux effets du manque de caféine.
Après s'être privées de café pendant 24 heures, les personnes étudiées ont fait mesurer leurs symptômes de manque et ont été divisées en trois groupes. L'un a reçu de l'eau, l'autre du café décaféiné et s'est vu dire qu'il s'agissait de café décaféiné, et le troisième du café décaféiné alors qu’on leur avait dit que c’était du café ordinaire.
Lorsqu'on leur a demandé d'évaluer leurs symptômes de sevrage 45 minutes plus tard, le groupe à qui on avait menti a signalé la réduction la plus prononcée, vraisemblablement en raison de l'effet placebo, indiquent les auteurs de l’étude.
Le goût et l'odeur du café suffisent pour palier au manque de caféine
Les scientifiques pensent que cela s’explique par le fait qu'après avoir associé pendant des années le goût et l'odeur du café à une réduction des symptômes de sevrage, les sujets testés ont été conditionnés à ressentir un peu de cette réduction, même en buvant du café dépourvu de caféine.
Ainsi, boire du déca pourrait aider les personnes à surmonter leur addiction à la caféine seulement grâce à des biais cognitifs : "Cette étude montre que des facteurs cognitifs, comme ce que vous attendez et la quantité de drogue que vous pensez avoir dans votre corps, ont un effet important sur la façon dont vous ressentez les symptômes de sevrage", a déclaré le Dr Llew Mills qui a dirigé l'équipe de chercheurs.
Ces résultats pourraient également aider à traiter d'autres types de dépendances chimiques : "Nous avons réalisé cette étude pour modéliser certains des processus impliqués dans la dépendance à toute drogue, y compris les drogues plus graves ou nocives. Ce que nous avons découvert est prometteur pour le développement de nouveaux traitements de la dépendance qui intègrent les effets placebo", a expliqué le Dr Mills.