Maladie du foie gras

Manger des aliments trop sucrés et gras provoquerait des troubles du cerveau

Les personnes atteintes de la "maladie du foie gras", causée par une consommation excessive de graisse et de sucre, seraient plus susceptibles de développer des troubles neurologiques graves.

  • Par Geneviève Andrianaly
  • happy_lark/iStock
  • 22 Nov 2022
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    "NASH". C’est l’acronyme anglais de "non-alcoholic steatohepatitis", qui signifie stéato-hépatite non alcoolique en français. Cette maladie se caractérise par une accumulation de graisses dans le foie (stéatose) associée à une inflammation de l’organe (hépatite). Cette dernière est liée à de mauvaises habitudes alimentaires et à la sédentarité. "Elle est plus fréquente chez les personnes atteintes d’obésité et/ou de diabète de type 2", indique l’Inserm

    Deux régimes alimentaires différents ont été donnés à des souris

    De nombreuses recherches ont montré que la stéatose hépatique non alcoolique était associée à un dysfonctionnement cérébral léger et à un déclin cognitif, "bien que le mécanisme physiopathologique exact reste ambigu". Dans de récents travaux, des chercheurs français, britanniques et suisses ont étudié l'hypothèse selon laquelle la maladie du foie gras entraîne une encéphalopathie en altérant la cognition, le comportement et la physiologie du cerveau.

    Pour les besoins de cette étude, publiée dans la revue Journal of Hepatology, l’équipe a mené une expérience sur des souris. La moitié des rongeurs a bénéficié d’un régime dont l’apport calorique ne contenait pas plus de 10 % de matières grasses. Le reste des souris a suivi un régime avec un apport calorique de 55 % de matières grasses, similaire à une alimentation composée de produits transformés et de boissons sucrées. Au bout de 16 semaines, les scientifiques ont réalisé des tests comportementaux chez les animaux pour comparer les effets des deux régimes sur le foie et le cerveau. 

    NASH : manger trop gras et sucré cause un dysfonctionnement cérébral 

    D’après les résultats, les souris ayant ingéré plus de graisses étaient considérées comme obèses. Elles développaient une stéatose hépatique non alcoolique et une résistance à l’insuline. Selon les auteurs, les rongeurs ayant consommé plus de matières grasses présentaient un dysfonctionnement cérébral marqué. "La NASH concomitante à l'obésité est associée à des comportements liés à l'anxiété et à la dépression", peut-on lire dans les travaux.

    Autre constat : une hypoxie cérébrale (à savoir une diminution de la quantité d'oxygène que le sang distribue aux tissus) a été observée chez les souris souffrant de la maladie du foie gras. Cette dernière est "probablement attribuée à l'inflammation cérébrale de bas grade et à la diminution du volume sanguin cérébral. Elle s'accompagne également d'altérations morphologiques et métaboliques microgliales et astrocytaires (consommation d'oxygène plus élevée), suggérant les premiers stades d'une encéphalopathie induite par un régime causant l’obésité", ont précisé les chercheurs.

    Maladie du foie gras : "MCT1", une protéine qui protégerait le cerveau et le foie

    Selon les recherches, les souris présentant des niveaux plus faibles de la protéine "Monocarboxylate Transporter 1 (MCT1)" n’ont pas développé une stéatose hépatique non alcoolique et des altérations cérébrales, après avoir mangé un régime riche en sucres et en graisses. Cette protéine est spécialisée dans "le transport de substrats énergétiques utilisés par diverses cellules pour leur fonctionnement normal", ont expliqué des scientifiques de l’Inserm dans un communiqué. "L’identification de l'effet protecteur de la protéine Mct1 indique que cette protéine est une nouvelle cible thérapeutique pour prévenir et/ou traiter la NASH et le dysfonctionnement cérébral", a conclu l’équipe. 

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