Génétique
La sclérose en plaques est-elle une maladie héréditaire ?
La sclérose en plaques est-elle une maladie héréditaire ayant une origine génétique ? On vous répond.
"C’est une question qui vient très rapidement en consultation, car c’est une maladie qui touche souvent des femmes jeunes. Et la plupart du temps, la patiente est plus inquiète de ce qu’elle peut transmettre que pour la sclérose en plaques qui la touche, car c’est une pathologie qui survient parfois en plein projet de vie", explique Jérôme de Sèze, professeur de neurologie au CHU de Strasbourg et spécialiste des maladies auto-immunes et de la neuro-ophtalmologie. "Mais non, la sclérose en plaques n’est pas une maladie héréditaire au sens génétique du terme, c’est-à-dire qu’on ne connait pas le gène de la sclérose en plaques, on a seulement associé des gènes de l’inflammation au développement de la maladie. Ce qu’on sait, c’est que le risque de transmettre la sclérose en plaques à ses enfants est de moins de 5%", ajoute le spécialiste.
Connotation grave
"La sclérose en plaques est une maladie à connotation grave. C’est vrai que quand on annonce ce diagnostic, soit les patients ne connaissent pas, soit ils voient tout de suite le handicap, la canne et le fauteuil roulant", détaille encore Jérôme de Sèze. "Ceci étant, c’est une maladie dont le pronostic a complètement changé en 20 ans grâce notamment à l’arrivée de nouvelles thérapeutiques ultra-précoces et de plus en plus efficaces, qui permettent d’améliorer le confort de vie", poursuit-il.
La sclérose en plaques est une maladie du jeune adulte, souvent diagnostiquée entre 25 et 35 ans. 120 000 personnes en France sont aujourd’hui concernées par la maladie, et 3000 mille nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année.
Symptômes
L’apparition de troubles neurologiques touchant différentes fonctions (motricité, sensibilité, vision, équilibre, coordination des mouvements…) et évoluant par poussées, initialement régressives, est très évocatrice d’une sclérose en plaques. Les médecins parlent de poussées inflammatoires "disséminées dans le temps et dans le système nerveux central". Mais les symptômes peuvent être beaucoup plus trompeurs, notamment en cas de problèmes d’humeur (dépression ou trouble maniaque), qui peuvent évoquer une maladie bipolaire, alors qu’il s’agit de plaques de démyélinisation touchant le système limbique, situé dans le cerveau profond.