Greffe
La première transplantation cardiaque partielle chez un bébé est un succès
Plus d’un an après avoir bénéficié de la première transplantation cardiaque partielle au monde, le petit Owen Monroe se porte très bien et son opération est considérée comme un véritable succès par ses médecins.
En 2022, l’histoire du nourrisson Owen Monroe, premier bébé bénéficiaire d’une transplantation cardiaque partielle au monde, avait autant touché que fasciné le monde. Plus d’un an après, les médecins des hôpitaux de l'Université Duke confirment que l’intervention est un succès. Les tissus cardiaques transplantés grandissent au même rythme que le petit garçon, aujourd’hui âgé de 21 mois.
Greffe partielle du cœur à 17 jours : les tissus cardiaques grandissent avec lui
Owen est né avec une malformation cardiaque rare appelée truncus arteriosus. Pendant son développement fœtal, son tronc artériel primitif ne s'est pas divisé en artère pulmonaire et aorte, formant un vaisseau unique. Face à tel problème cardiaque, il y avait alors deux traitements proposés : une transplantation complète du cœur où les délais pour trouver un donneur compatible peuvent être longs... parfois même trop longs, ou l’utilisation de tissus cardiaques congelés. Mais cette option conduit à devoir faire plusieurs opérations pendant la croissance de l’enfant.
Pour éviter cela, l’équipe du Dr Turek a proposé aux parents d'Owen de faire une transplantation cardiaque partielle, soit des artères et des valves. Ils ont accepté que leur bébé alors âgé de 17 jours subisse cette chirurgie jamais effectuée jusqu'à alors. L’article, paru dans la revue American Medical Association en janvier 2024, révèle que cette opération a été un véritable succès. L’organe de la taille d'une fraise au moment de l'opération fait à peu près la taille d'un abricot et les parties transplantées grandissent en même temps. Ce qui signifie que, contrairement à la plupart des enfants nés avec le même défaut et recevant des tissus cardiaques ayant été congelés, il n’aura peut-être pas besoin de subir de chirurgies cardiaques plus risquées par la suite. Autre bonne nouvelle : les traitements prescrits ont pu être progressivement diminués.
Nick Monroe, le père de l’enfant, a confié sur ABC11 : "ce qui est étonnant, c'est que lorsque nous sommes sortis (de l'hôpital), Owen avait 17 médicaments quotidiens pour contrôler tout ce qui se passait après l'opération. Mais maintenant, nous n'en avons plus que deux".
Transplantation cardiaque partielle : cela peut aider à augmenter le nombre de greffes
Si Owen a été le premier nourrisson à bénéficier d’une transplantation cardiaque partielle, il n’est plus le seul. 12 autres ont été réalisées à travers le monde depuis avril 2022. Pour le Dr Joseph Turek à l’origine de cette chirurgie de pointe, cette procédure pourrait améliorer le traitement des nouveau-nés atteints d'un dysfonctionnement valvulaire cardiaque irréparable. Cela pourrait aider à faire progresser le nombre de greffes possibles. Par exemple, par le biais des greffes dominos : quand un enfant, né avec un muscle cardiaque faible, bénéficie d’une greffe de cœur entier, un second peut reçoit les valves et vaisseaux sanguins sains soustraits du cœur retiré. Autre option : il est possible de diviser un don. C'est-à-dire que les tissus cardiaques du cœur donné sont prélevés puis séparer pour être transplantés à deux petits patients.
"Si votre enfant attend une transplantation cardiaque avant l'âge d'un an, 20 % de ces bébés n'obtiendront pas de cœur", a expliqué l’expert au média. "Donc, trouver un moyen de doubler le nombre de patients qui recevront ce don va aider de nombreux enfants qui n'ont peut-être pas pu bénéficier d'une greffe."