Santé cognitive
Le manque de sommeil réduit les bienfaits de l’activité physique
Une étude britannique a récemment observé que les effets bénéfiques du sport sur les fonctions cognitives sont largement réduits lorsqu’une personne dort peu la nuit.
La pratique d’une activité physique permet de favoriser la sécrétion d’hormones comme l’endorphine, la dopamine ou l’adrénaline, qui réduisent le stress, améliorent la qualité du sommeil et procurent du bien-être. De plus, les exercices physiques réguliers permettent de diminuer les risques de déclin cognitif. Toutefois, le manque de sommeil pourrait limiter les effets protecteurs du sport sur les fonctions cognitives, selon une récente étude parue dans la revue The Lancet Healthy Longevity.
Fonctions cognitives : dormir moins de six heures par nuit réduit les effets bénéfiques du sport
Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques de l’University College London (Royaume-Uni) ont utilisé les données de l'English Longitudinal Study of Ageing (ELSA). Ils ont retenu les profils de 8.958 Britanniques âgés de plus de 50 ans, et ont examiné leurs fonctions cognitives pendant dix ans. Les participants ont été ensuite répartis en trois groupes de sommeil : le court, qui comprenait des personnes dormant moins de six heures par nuit, l’optimal, qui regroupait des individus dormant six à huit heures par nuit, et le long, qui englobait des personnes dormant plus de huit heures par nuit.
En fonction de la fréquence et de l’intensité de leur activité physique, les scientifiques ont également classé les volontaires en deux groupes : les plus actifs physiquement et les moins actifs physiquement. Les fonctions cognitives ont été évaluées sur la base d'un test de mémoire où les participants devaient se souvenir d'une liste de 10 mots, immédiatement et après un délai, et d'un test de fluidité verbale où ils devaient nommer autant d'animaux que possible en une minute.
"Un sommeil suffisant peut être nécessaire pour bénéficier pleinement des avantages cognitifs de l'activité physique"
Les chercheurs ont alors constaté que les personnes les plus actives physiquement, mais qui dormaient moins de six heures par nuit, présentaient un déclin cognitif plus rapide par rapport aux autres participants. Près de dix ans après le début de l’étude, leurs fonctions cognitives étaient équivalentes à celles de leurs pairs qui faisaient moins d'activité physique.
D’après les résultats, des nuits de sommeil de six à huit heures associées à un niveau d’activité physique élevé étaient liés à une meilleure fonction cognitive. "Notre étude suggère qu'un sommeil suffisant peut être nécessaire pour bénéficier pleinement des avantages cognitifs de l'activité physique. Elle montre à quel point il est important de prendre en compte à la fois le sommeil et l'activité physique lorsqu'on réfléchit à la santé cognitive", a noté la Docteure Mikaela Bloomberg, auteure principale de l’étude et chercheuse à Institut d'épidémiologie et de santé de l’University College London.