Arrêt du tabac
Cigarettes électroniques : bientôt prescrites en pharmacie ?
Pour aider les personnes à arrêter de fumer, le ministre de la Santé envisage d’autoriser les pharmaciens à prescrire la cigarette électronique comme substitut nicotinique.
En 2022, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait recommandé aux professionnels de santé de ne pas proposer la cigarette électronique aux fumeurs pour les accompagner dans leur démarche d'arrêt ou de réduction du tabagisme. "Le HCSP souligne que les connaissances fondées sur les preuves sont insuffisantes pour proposer les SEDEN (système électronique de délivrance de la nicotine, ndlr) comme aides au sevrage tabagique dans la prise en charge des fumeurs par les professionnels de santé. Ainsi, les professionnels de santé qui accompagnent un fumeur se doivent d’utiliser des traitements médicamenteux ou non, ayant prouvé leur efficacité", peut-on lire dans son avis.
Vers un remboursement de la cigarette électronique ?
Mais récemment, le ministre de la Santé, Français Braun, a annoncé vouloir ouvrir la voie à la prescription des cigarettes électroniques en pharmacie. "Avoir des substituts nicotiniques pour quitter le tabac, il faut le maintenir, c’est une prescription. J’envisage d’ouvrir cette possibilité de prescription également aux pharmaciens qui sont confrontés à ces fumeurs qui veulent arrêter. Les cigarettes électroniques permettent de réduire progressivement sa consommation de nicotine et d’arrêter", a-t-il déclaré le plateau du Grand Jury. Le ministre a également évoqué le remboursement des cigarettes électroniques. "Effectivement, dans le cadre du prochain plan tabac, le remboursement est sur la table". Pour rappel, le plan en question est mis au point pour la période 2023-2027.
Cigarettes électroniques : "dans les pays où il y a 20 % de fumeurs, il faut la rendre obligatoire"
La prescription des cigarettes électroniques, dans le cadre d’un accompagnement thérapeutique, est déjà possible en Australie. "L’Australie l’a fait, mais dans ce pays il y a moins de 1 % de fumeurs chez les 18 ans. À partir du moment où il n’y a plus de fumeurs, faut-il interdire la cigarette électronique ? J’avais dit oui dans un premier temps, maintenant j’en suis moins sûr : en Australie, depuis qu’il n’y a plus de fumeurs, il y a toujours 6 % de jeunes qui utilisent la cigarette électronique … et ils ne deviennent pas fumeurs ! Dans les pays où il y a 20 % de fumeurs, il faut la rendre obligatoire, là où il y a 10 % de fumeurs il faut voir et dans les pays où il n’y a plus de fumeurs, peut-être faut-il l’interdire. Pour tout fumeur, la cigarette électronique c’est bien, pour tout non-fumeur, il faut l'éviter !", expliquait récemment le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Salpêtrière à Paris.