Etude chez des personnes en bonne santé

2 Américains sur 3 sont porteurs du papillomavirus

Le papillomavirus humain est très répandu dans la population mais les souches responsables de cancers du col de l’utérus et de la gorge restent minoritaires.  

  • Par Afsané Sabouhi
  • RICHARD B. LEVINE/NEWSCOM/SIPA
  • 21 Mai 2014
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    Presque chaque homme ou femme contractera le papillomavirus au cours de sa vie. Ce constat médical est confirmé par une étude présentée aujourd’hui au congrès de la Société américaine de Microbiology. Une centaine de volontaires sains, âgés de 18 à 80 ans se sont prêtés à un échantillonnage de cellules de peau, de la cavité buccale, du vagin et du tube digestif. Après analyse ADN, 69% de ces Américains en parfaite santé étaient porteurs du virus HPV, par la peau pour plus des 2 tiers et par les organes génitaux pour 41% des volontaires femmes.

    Des tests diagnostics dépassés

    Ce qui a particulièrement surpris les chercheurs, c’est de retrouver 109 souches différentes de papillomavirus chez cette centaine de volontaires. « La « communauté » des HPV chez les personnes saines est beaucoup plus vaste et plus complexe que nous ne l’avions pensé », explique Yingfei Ma, principal auteur de l’étude. Or les kits de tests qui servent actuellement à attester l’infection par HPV ne reconnaissent qu’une douzaine de souches du virus, celles qui sont les plus fréquemment transmises sexuellement. « Des tests diagnostics plus précis doivent être développés pour pouvoir définir le « vrai » statut des patients face à l’infection à papillomavirus », réclame le Dr Zhiheng Pei, co-auteur de l’étude.

    Des souches cancéreuses minoritaires

    Seuls 4 volontaires sur 109 étaient porteurs d’une des 2 souches de papillomavirus responsables de verrues génitales et de cancers du col de l’utérus et de la gorge. « Une surveillance et d’autres études seront nécessaires pour déterminer comment les souches non cancéreuses interagissent avec les souches cancéreuses et qu’est-ce qui, dans leur génome, poussent ces souches virales à déclencher le cancer », précise Yingfei Ma. Les prochains projets de recherche de son équipe viseront donc d’une part à mettre au point un test diagnostic sensible à toute la variété des souches de papillomavirus et d’autre part à comprendre quelles souches non cancéreuses pourraient être impliquées dans la survenue des cancers du col de l’utérus, de la bouche et de la peau.  

      

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