Gastro-entérologie
Diverticulite : la chirurgie réduit les récidives sans améliorer la qualité de vie
À quatre ans, la résection sigmoïdienne laparoscopique prévient les récidives de diverticulite par rapport au traitement conservateur mais n'améliore pas significativement la qualité de vie.

- Cunaplus_M.Faba/istock
La diverticulite aiguë récidivante ou douloureuse persistante est fréquente en pratique clinique, et la résection sigmoïdienne élective est souvent proposée comme alternative au traitement conservateur. Toutefois, les bénéfices à long terme de la chirurgie restent débattus en raison du manque de données robustes.
L'essai randomisé multicentrique LASER visait à déterminer si la chirurgie améliorait la qualité de vie (QV) à long terme et réduisait les récidives comparativement au traitement conservateur. À 4 ans de suivi, la différence de score de qualité de vie (GIQLI) entre les deux groupes n’est ni cliniquement ni statistiquement significative (115,3 vs 109,8 points ; différence moyenne : 5,54 [IC à 95% : -2,98 à 14,06]). Cependant, la chirurgie est très efficace pour prévenir les récidives (16 % vs 92 % sous traitement conservateur). Les résultats sont publiés dans JAMA Surgery.
Plus de complications en cas de chirurgie secondaire
Les autres résultats et les analyses par sous-groupes confirment les bénéfices de la chirurgie pour prévenir les récidives de diverticulite. Seulement 10 % des patients opérés en première intention ont eu une récidive contre près de 90 % dans le groupe traitement conservateur. En revanche, le taux de complications postopératoires graves était similaire (10 % après chirurgie vs 11 % dans le groupe conservateur).
La chirurgie réalisée secondairement chez les patients initialement traités de façon conservatrice entraîne des complications majeures nettement plus fréquentes (36 %) comparées à la chirurgie initiale (10 %). De plus, le taux de stomies et de hernies incisionnelles est doublé chez les patients opérés secondairement, en faveur donc de l'intervention précoce. En termes de tolérance globale, les résultats étaient rassurants quant à la sécurité de la chirurgie précoce.
Un essai randomisé qui durera 8 ans
Ces données proviennent de l'essai randomisé ouvert LASER, mené dans six centres hospitaliers finlandais entre 2014 et 2018 auprès de 90 patients âgés en moyenne de 55 ans, atteints de diverticulite récidivante ou compliquée. La représentativité est bonne malgré une taille d'échantillon modérée, avec un taux élevé de réponse aux questionnaires de QV (92 % à quatre ans). Cette étude, qui se poursuivra jusqu’à huit ans de suivi, apporte une base solide pour affiner les recommandations cliniques actuelles.
Selon les auteurs, ces résultats invitent à considérer la chirurgie élective précoce principalement chez les patients dont la qualité de vie est significativement altérée par des symptômes récidivants ou persistants, tandis que le traitement conservateur reste adapté pour ceux présentant une qualité de vie proche de la normale malgré des épisodes fréquents mais non compliqués. D’autres études devraient explorer davantage les différents sous-groupes pour mieux identifier les patients tirant le meilleur bénéfice de la chirurgie à long terme.