120 000 cas en France

Infarctus : réparer le coeur grâce à un incubateur de cellules souches

Pour réparer le coeur après un infarctus sévère, une startup française vient de créer un incubateur de cellules souches. Celles ci pourront régénérer le coeur des malades.

  • Par Ambre Amias
  • SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA
  • 02 Déc 2015
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    En France, 120 000 infarctus de myocarde ont lieu chaque année. Une victime sur dix décède dans l’heure qui suit. Pour les autres, les séquelles peuvent être très graves. Le muscle cardiaque peut notamment être particulièrement abîmé, et des risques d’insuffisance cardiaque et d’AVC sont à prévoir.

    Petite lueur d'espoir pour ces milliers de malades : un essai clinique, qui vient d’être autorisé par les autorités sanitaires européennes, pourrait améliorer leur  quotidien et leur santé.

    L’idée est simple. Il s’agit d’injecter directement dans le cœur des cellules souches, dans le but de régénérer les tissus. Le projet, porté par la startup CellProthera basée à Mulhouse, et son président le Dr Philippe Hénon, hématologue, concernera 44 patients.

    Incubateur innovant

    Leur technique devrait être plus rapide et moins contraignante que tout ce qui se faisait jusqu’ici. Entre 2002 et 2005, des premiers tests comparables, réalisés sur sept personnes, avaient été concluants, mais le procédé était alors lourd et durait plusieurs heures.

    Les greffes de cœur sont aussi aujourd’hui possibles pour les personnes dont le muscle cardiaque présente de nombreuses lésions. D'après les dirigeants de CellProthera, le dispositif pourrait d'ailleurs constituer la meilleure alternative à la transplantation.

    En revanche, l’essai qui vient d’être approuvé se base sur un dispositif innovant développé par la startup. Il s’agit d’un automate bien particulier, sorte de grand incubateur qui conserve des cellules souches du malade, créées à partir d’une prise de sang.

    Celles ci y sont donc placées pendant neuf jours puis injectées dans le cœur, une intervention légère qui ne nécessité qu’une simple anesthésie locale.

    Un coût important

    L’essai se déroulera à Nantes et à Newcastle, au Royaume-Uni, où ces incubateurs ont été installés. Si le dispositif fait ses preuves, il pourra ensuite être élargi à d’autres pays, d’ici 2019, notamment Outre-Atlantique, aux Etats-Unis et au Canada.

    Petit bémol : l’essai et les machines coûtent cher. 20 millions d’euros ont déjà été levés, mais les chercheurs auraient besoin du double pour remplir leurs objectifs et élargir l'essai. Par ailleurs, si l’incubateur est un succès, il pourrait être commercialisé et coûter jusqu’à 25 000 euros.

    Toutefois, la startup nuance : par rapport au coût à long terme des médicaments qui doivent être pris par les patients, suite à un infarctus, l’achat d’un tel dispositif pourrait valoir la peine.

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