Appel de tous les syndicats
Journée "Santé morte" : front uni des médecins libéraux
Fermeture des cabinets, grève totale de la permanence des soins, manifestations, c'est le programme annoncé par les médecins, à partir du 13 novembre, contre la Loi de Santé.
- De gauche à droite : Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, Eric Henry, président du SML et Jean-Paul Hamon, président de la FMF, ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Alors que le Premier ministre, Manuel Valls, a réaffirmé, il y a quelques jours, son soutien au tiers payant généralisé devant les médecins, ces derniers ne désarment pas. Les praticiens sont même plus remontés et déterminés que jamais.
Lors d'une conférence de presse organisée ce mercredi, tous les syndicats médicaux représentatifs (CSMF, FMF, SML, MG FRANCE et Le BLOC) ont officialisé l'unité syndicale des professionnels de santé pour une mobilisation générale à partir du 13 novembre.
Un boycott unanime du tiers payant
Dans un communiqué de presse commun, ces syndicalistes écrivent qu'ils ont partagé « leurs analyses et points de vue sur le Projet de Loi Santé ».
Concrètement, tous valident aujourd'hui le fait « qu'ils ne mettront pas en œuvre le tiers payant généralisé obligatoire » dont la généralisation à tous les Français est prévue pour 2017 (voir calendrier).
Ils ont affirmé, par ailleurs, leur attachement à la préservation du secret médical, qu'ils craignent de voir disparaître si les complémentaires santé gèrent le dispositif d'avance des frais, comme cela est prévu actuellement.
Un "Black Friday" synonyme de blocage sanitaire
A quelques jours du vote du Projet de Loi Santé à l'Assemblée nationale (le 17 novembre), les syndicats signataires de ce texte appellent donc tous les médecins, « quel que soit leur sensibilité ou secteur d'exercice ou spécialité, et les autres professionnels de santé » à exprimer leur opposition à ce texte.
Comment ? En participant à un « Black Friday », c'est-à-dire un mouvement d'arrêt d'activité à partir du vendredi 13 novembre à 8 h 00.
Dans les faits, ces médecins libéraux fermeront leur cabinet, et les spécialistes des blocs opératoires (du syndicat LE BLOC) ont décidé de rien programmer, dans leurs cliniques, entre le 13 et le 20 novembre. Ces derniers éviteront également de prendre des hospitalisations longues la semaine précédente.
Une grève "totale" de la permanence des soins
Les praticiens sont aussi appelés à s'associer aux autres actions prévues. En participant par exemple à des manifestations régionales ou nationales (devant l'Assemblée par exemple) dans les jours qui suivront ce « Vendredi Noir ».
Mais surtout, les syndicats ont annoncé une grève « totale » de la permanence des soins ambulatoires (médecins effecteurs et régulateurs) du vendredi 13 novembre jusqu’au vote de la loi de Marisol Touraine, la ministre de la Santé. Durant ces quelques jours, tous les soirs de la semaine, et les dimanches, les patients pourraient donc rencontrer des difficultés pour trouver un médecin disponible.
Vers un programme conventionnel commun
En conclusion, ces syndicats indiquent qu'ils ont décidé de se réunir dans les semaines qui viennent pour dégager « les grands axes communs et partagés en vue de la négociation conventionnelle », au printemps 2016, avec l'Assurance maladie.
Il sera cette fois-ci question du tarif des consultations que Manuel Valls, et le directeur de la CNAM (1), Nicolas Revel, se sont dits peu enclins à réhausser autant que les syndicats le souhaitent (30 euros pour la CSMF, 48 euros pour le SML).
Ils présenteront sur ce sujet leurs propositions au cours d'Assises de la Médecine Libérale qu'ils organiseront « ensemble » le 11 février prochain à Paris.
(1) Caisse Nationale d'Assurance Maladie