Langage
Grossesse : écouter de la musique aide à développer les compétences linguistiques du bébé
Chanter ou écouter de la musique pendant la grossesse permettraient aux nourrissons de mieux comprendre les sons liés à la parole à leur naissance.
Dès la grossesse, les bébés commencent à développer des facultés particulières et certains facteurs peuvent les aider à les améliorer. Selon une nouvelle étude publiée dans Developmental Science, lorsque les femmes enceintes chantent ou écoutent de la musique pendant leur grossesse, les bébés naissent avec une meilleure capacité de compréhension neuronale des sons de la parole.
Ces travaux se basent sur la comparaison d'enregistrements de "réponse de suivi de fréquence", une donnée qui renseigne sur le codage des sons de la parole par les neurones. 60 nouveaux-nés, âgés de 12 à 72 heures, étaient inclus dans cette recherche : 29 avaient été exposés quotidiennement à la musique pendant la période prénatale et 31 qui ne l’avaient pas été. Les chercheurs ont réalisé des encéphalogrammes pour comprendre les réactions neuronales des bébés à deux stimuli vocaux.
Compréhension du langage : la musique particulièrement efficace pendant les dernières semaines de grossesse
"L'étude révèle que l'exposition quotidienne à la musique au cours du dernier trimestre de la grossesse est associée à un codage plus robuste des stimuli vocaux", expliquent les auteurs dans un communiqué. Lorsque les bébés avaient été exposés à la musique, qu’elle soit chantée ou diffusée par la mère, et ce pendant les dernières semaines de grossesse, ils avaient de plus grandes capacités à encoder des composés sonores à basse fréquence, "ce qui pourrait améliorer la perception du son chez le nouveau-né", estiment les chercheurs. L'exposition prénatale à la musique est associée à un "codage précis de la fréquence fondamentale de la parole humaine, ce qui peut faciliter le traitement et l'acquisition précoce du langage", développent-ils. "Le stimulus musical atteint le système auditif avec des composants rythmiques à basse fréquence qui l'entraînent à organiser la plasticité neuronale", indique Sonia Arenillas-Alcón, auteure principale de cette étude.
Vers une meilleure détection des troubles du langage ?
Selon la scientifique et son équipe, ces résultats pourraient être une première étape vers un meilleur dépistage des troubles du langage. Les scientifiques estiment que la réponse de suivi de fréquence pourrait devenir un biomarqueur permettant de détecter le risque de troubles du langage chez le nouveau-né afin de mettre en place des mesures préventives au plus vite. "Les enfants ayant une réponse cérébrale atténuée, par exemple, les bébés nés avec un poids insuffisant, pourraient bénéficier d'un programme d'intervention musicale", estime Carles Escera, co-auteur. Cette étude n’est "que la première étape vers une application clinique", conclut-il.