Éducation
Rentrée : les écoliers ne démarrent pas sur un pied d'égalité... même en maternelle !
Les enfants qui démarrent l'école en ayant déjà du vocabulaire et de bonnes capacités d’attention réussissent mieux.
Les écoliers ne sont pas tous égaux. Une nouvelle étude scientifique, parue dans la revue spécialisée Early Education and Development, le confirme : les enfants ayant déjà du vocabulaire et des capacités d’attention au début de l’école maternelle réussissent généralement mieux en classe.
Différentes compétences analysées
Les enfants ayant participé à cette étude étaient scolarisés en maternelle. Les chercheurs les ont évalués à deux périodes : l’automne et le printemps. Pour estimer leur niveau de compétence, les chercheurs ont utilisé plusieurs outils, dont le test du "tapotement avec un crayon". Il permet d’évaluer le contrôle inhibiteur : l’évaluateur tape deux fois, l’enfant doit taper une fois, et inversement. Ce que les auteurs appellent "contrôle inhibiteur" correspond à la "capacité de remplacer la réponse humaine naturelle aux distractions ou aux stimuli, et de se concentrer plutôt sur la réalisation d'objectifs ou de tâches".
Pour tester leur vocabulaire, les enfants devaient nommer des objets sur des images. Les chercheurs ont évalué l'engagement en classe, aussi bien avec les enseignants qu’avec les camarades, en passant environ 4 heures à observer chaque enfant individuellement. Selon les auteurs, l’engament positif en classe se manifestait par la sociabilité, la communication et l'autonomie face aux tâches, ainsi que par les conflits avec les enseignants et les camarades.
Des enfants aidés par leurs compétences pré-scolaires
Les résultats ont montré que les enfants ayant de meilleures compétences en vocabulaire au début de l'année montraient davantage d’engagement positif avec leurs enseignants et leurs camarades.
Mais ils prouvent également que les jeunes enfants sont plus susceptibles de s'impliquer dans les tâches en classe s'ils ont appris à supprimer les comportements inappropriés et à évacuer les pensées distrayantes. "Cette étude a démontré que les niveaux de compétences en vocabulaire et de contrôle inhibiteur que les enfants présentent au début des années de maternelle sont importants pour leur engagement en classe de différentes manières", précise l'auteur principal de l’étude, Qingqing Yang, dans un communiqué.
Repérer les enfants "à risque"
À l’inverse, les enfants qui n’ont pas ces compétences, en vocabulaire ou en contrôle inhibiteur, sont plus à risque de rencontrer des difficultés. "Les enfants dont le contrôle inhibiteur et les compétences en vocabulaire sont faibles semblent être à risque d'afficher différents types de comportements non engageants", affirment les auteurs. Cela signifie qu’ils peuvent avoir plus de mal à créer du lien avec leurs camarades ou avec leurs professeurs. Les chercheurs ont aussi constaté qu’ils avaient moins de compétences en vocabulaire à l’issue de l’étude.
Pour les auteurs, ces résultats sont un "pas en avant", dans la mesure où "un petit changement dans les compétences et les expériences des enfants" dès le début peut "améliorer ou réduire" leurs chances de réussite scolaire à long terme. Mais pour cela, ils soulignent qu’il faut que les enseignants soient mieux formés pour identifier plus tôt, les élèves à risque, qui ont de plus faibles compétences et auront besoin d’un soutien approprié. "Cela pourrait aider les enfants qui ont des niveaux inférieurs de contrôle inhibiteur et un vocabulaire plus faible à mieux s'épanouir une fois qu'ils entrent à l’école", conclut les auteurs.