Santé des femmes
Comment Angelina Jolie se retrouve au centre d'une formidable avancée de médecine
L’actrice américaine est porteuse d’un gène associé à un risque accru de cancer. À 37 ans, elle a subi une double mastectomie et une ablation des ovaires pour prévenir l’apparition de la maladie. À l’avenir, il pourrait être possible de prédire le risque, et d'éviter ces opérations.
Angelina Jolie a donné son nom à une mutation génétique, celle du gène BRCA1. Celle-ci est associé à un risque plus élevé de cancer chez les femmes, notamment des ovaires et des seins. Récemment, une équipe de recherche a mis au point une technique qui pourrait prédire le risque de cancer des personnes porteuses de cette mutation. Cela éviterait de subir des chirurgies préventives pour éviter le cancer. Les résultats de cette étude ont été publiés dans Cell Reports.
Des opérations préventives
En 2013, Angelina Jolie signait une tribune dans le New York Times où elle annonçait avoir subi une double mastectomie, soit une ablation des seins. Dans ce texte, intitulé Mon choix médical, elle expliquait être porteuse de la mutation génétique BRCA1. Sa mère est décédée d'un cancer, après en avoir été atteinte pendant dix ans. Deux ans plus, elle a subi une nouvelle opération, pour se faire retirer les ovaires et les trompes de Fallope. D’autres femmes porteuses de ce gène font ce choix, sans savoir si elles auraient développé un cancer ou non en l’absence d’opération.
Des trompes de Fallope cultivées en laboratoire
Cette étude récente a été co-réalisée par Dr Beth Karlan, professeur à l'Université de Californie à Los Angeles. Elle était le médecin de la mère d’Angelina Jolie, Marcheline Bertrand. "Ayant pris soin de la mère d'Angelina Jolie, je voulais juste qu'Angelina soit là pour voir ses enfants grandir", explique-t-elle au Daily Mail. Avec son équipe, elle a cultivé des trompes de Fallope en laboratoire pour observer les évolutions cellulaires, celles-ci ont été conçues avec les cellules de femmes porteuses de la mutation génétique et ayant développé un cancer. La scientifique a constaté qu’en présence de la mutation génétique, les cellules se divisent davantage et forment des excroissances anormales. Clive Svendsen, co-auteur de l’étude, souligne : "nos données soutiennent des recherches récentes indiquant que le cancer de l’ovaire chez ces patientes commence par des lésions cancéreuses dans les muqueuses des trompes de Fallope. Si nous pouvons détecter ces anomalies dès le départ, nous pourrons peut-être court-circuiter le cancer." La prochaine étape consistera pour les scientifiques à cultiver des trompes de Fallope à partir de cellules de femmes porteuses de la mutation génétique mais n'ayant pas encore développé de cancer, ce qui leur permettrait de comprendre pourquoi certaines femmes échappent à la maladie.