Vaccination
Le président de la région PACA en a commandé 500 000 doses : tout savoir sur le vaccin russe Spoutnik
Le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur a passé une précommande de 500.000 vaccins Spoutnik V contre la Covid-19 directement auprès de l’ambassadeur de Russie. Quelle est la particularité de ce produit et pourquoi n’est-il pas utilisé en France ?
C’est officiel, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur pourrait être la première de France à disposer du vaccin russe Spoutnik V contre la Covid-19. Son président, Renaud Muselier a annoncé avoir passé une précommande de 500 000 doses auprès de l’ambassadeur Russe. Mais la concrétisation de cette initiative reste suspendue à l’autorisation des instances européennes. Pour l’instant, la France et les autres pays européens attendent que l'agence européenne du médicament autorise la mise sur le marché de ce vaccin russe. En effet, depuis le 4 mars dernier, l'instance étudie les données cliniques de Spoutnik V afin de statuer sur son efficacité et sa sécurité. S’il obtient ce feu vert, Renaud Musselier souhaite mettre ces doses à disposition de l'Agence Régionale de Santé pour qu'elle les répartissent dans les différents vaccinodromes de la région.
Spoutnik V, efficace à 91,6% et sans effets indésirables majeurs
Le vaccin Spoutnik V utilise une technologie à base virale et nécessite deux doses pour vacciner une personne. Officiellement, ce produit est né en août dernier lorsque le Président russe, Vladimir Poutine, l’a publiquement approuvé. A cette époque, la phase 3 des essais cliniques - c’est-à-dire ceux réalisés sur des humains - n’avait pas commencé et les résultats des phases 1 et 2 n’étaient pas encore publiés. Ainsi, au début, une large partie de la communauté scientifique n’avait pas soutenu Spoutnik V. Puis, en février dernier, les premières conclusions ont été publiées dans la revue The Lancet. Les phases 1 et 2 étaient satisfaisantes, tout comme les premières données de la phase 3. Celle-ci affichait un taux d’efficacité de 91,6% pour le vaccin russe, contre 94 et 95% pour ceux de Pfizer/BioNTech et de Moderna. Enfin, 94% des effets indésirables rapportés étaient très légers. Cette troisième phase a été réalisée sur 22 000 volontaires, dont 14 964 avaient été vaccinés entre septembre et novembre 2020. Les autres avaient reçu un placebo.
Plus d’une quarantaine de pays utilisent déjà Spoutnik V
La Russie a commencé à utiliser ce vaccin - le seul disponible dans le pays - pour le grand public en décembre dernier. Il était d’abord destiné aux professionnels de santé et aux enseignants, sur rendez-vous. Le reste de la population devait faire la queue dans des vaccinodromes. Un peu moins de deux mois après les premières injections, en février dernier, environ deux millions de personnes avaient reçu au moins une dose de Spoutnik V, soit 3 individus sur 100 puisque la population russe compte plus de 144 millions d’habitants… Ce qui n’empêche pourtant pas Spoutnik V de s’exporter. Jusqu’à présent, plus d’une quarantaine de pays utilisent ce vaccin dont l'Argentine, le Mexique, le Maroc, le Kenya ou encore la Hongrie et la Slovaquie, qui n’ont pas attendu le feu vert de l'agence européenne du médicament. Outre l’efficacité qu’il affiche, Spoutnik V aurait deux autres avantages : il se conserve dans un réfrigérateur, entre 2 et 8°C, et la dose est vendue à 8 euros, soit 16 euros pour vacciner une personne. Un prix moitié moins cher que ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna, aux alentours de 15 euros la dose, pour un budget d’une trentaine d’euros par individu vacciné. Mais AstraZeneca reste le vainqueur de la course au plus petit prix : autour de deux euros la dose, soit 4 euros pour vacciner un patient.