Cycles
Comment la Pleine Lune peut perturber notre sommeil
Plus la pleine Lune approche, plus son rayonnement devient important et plus cela perturbe le rythme de sommeil. Chez des populations qui n’ont pas accès à l’électricité et où la Lune est la principale source lumineuse, la durée d’éveil est prolongée de quasiment une heure.
La Lune a beaucoup d’influence sur la Terre et tout ce qui la compose. Cela va du rythme des marées, au cycle menstruel des femmes en passant par l’ajustement du cycle reproducteur des animaux, ainsi que notre sommeil. Dans une étude publiée le 27 janvier 2021 dans la revue Science Advances, des chercheurs des universités de Yale, Washington (Etats-Unis) et de Quilmes (Argentine) ont démontré que la Lune avait une influence sur notre cycle de sommeil. Plus nous approchons de la pleine Lune, plus nous veillons tard et dormons moins longtemps.
Afin de déterminer si la phase lunaire a réellement une influence sur le sommeil, les chercheurs ont mené une étude auprès de trois communautés occidentales Toba/Qom de la province argentine de Formosa. Autrefois exclusivement chasseurs-cueilleurs, ces communautés indigènes géographiquement dispersées partagent un passé historique récent et vivent à des niveaux d'urbanisation très différent. Selon eux, le fait que certaines personnes n’aient pas accès à l’électricité mais qu’elles s’éclairent uniquement au clair de Lune devrait augmenter leur activité nocturne et diminuer leur sommeil.
Jusqu’à une heure de décalage à cause de la pleine Lune
Chacune des communautés à ses propriétés; la première est urbaine et un a accès à l’électricité dans sa vie de tous les jours, la deuxième est rurale avec un accès plus limité à l’électricité tandis que la troisième, également rurale, ne possède pas l’électricité. Au vu des résultats, les chercheurs ont constaté des écarts dans le sommeil en fonction de l’exposition au clair de Lune.
Ainsi, comparativement aux nuits les plus longues qu’ils faisaient, les populations sans électricité mais exposées au clair de Lune dormait quasiment une heure de moins (58 minutes) à l’approche de la pleine Lune. Cet écart est réduit à 52 minutes dans la population rurale avec un accès à l’électricité et se tasse à 46 minutes pour les populations urbaines.
Dans les jours qui précèdent la pleine Lune, les participants dormaient plus tard et moins longtemps sous l’effet du clair de Lune. En définitive, le clair de Lune stimule l’activité nocturne et inhibe le sommeil chez les personnes qui n’ont pas accès à l’électricité. De l’autre côté, les populations qui peuvent s’éclairer de manière artificielle sont moins soumis à cet effet.
“La durée et l'heure du début du sommeil ont montré une modulation claire tout au long du cycle lunaire, qui était évidente dans l'ensemble de la population, ainsi que dans les communautés individuelles. Le pic de l'heure d'endormissement et le creux de la durée du sommeil ont eu lieu 3 à 5 jours avant la nuit de la pleine Lune. Le décalage des heures de sommeil suggère une variation négligeable à travers le cycle lunaire”, notent les chercheurs dans leur conclusion.