Nutrition
La consommation des fruits et légumes stagne en France
Bien qu’elle soit plus importante qu’au début du XXIe siècle, la consommation de fruits et légumes des Français est loin d’atteindre les 500 grammes quotidiens recommandé par le Programme National Nutrition Santé (PNNS). Selon l’Interprofession des fruits et légumes, cette situation pourrait venir du prix élevé de ces denrées, notamment lorsqu’elles sont bio.
Les fruits et les légumes ne sont pas les aliments qui garnissent le plus le panier des Français. Alors que le Programme national nutrition santé (PNNS) recommande de manger cinq fruits et légumes par jour pour rester en bonne santé, les chiffres avancés par l’Interprofession des fruits et légumes (Interfel) montrent que le compte n’y est pas.
“Un tiers des adultes respectent le programme national nutrition santé d’au moins cinq fruits et légumes par jour”, indique Laurent Grandin, le président de l’Interfel. Selon les règles fixées par le PNNS en 2001, il faudrait manger entre 400 et 500 grammes de fruits et légumes par jour, quand la consommation s’établit plutôt cette année à 365 grammes par jour en ajoutant les boîtes de conserve, selon le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc). A titre de comparaison, les Français consommaient 323 grammes de fruits et légumes par jour en 2010.
Pour autant, si la consommation de fruits et légumes n’a jamais réussi à coller aux objectifs affichés par le PNNS, ce n’est forcément par manque de volonté, mais peut-être pour des raisons purement pécuniaires. Les fruits et légumes, à plus forte raison lorsqu’ils sont frais, ont un coût qui n’est pas négligeable, surtout lorsque le pouvoir d’achat est limité. Ainsi, les populations les plus défavorisées sont celles qui mangent le moins de fruits et légumes, car elles ne sont pas forcément en capacité de pouvoir se les offrir. Dans ces familles, le taux de prévalence de l’obésité est “une fois et demie plus élevé que celui de la population générale”, souligne Christel Teyssedre, la président de l’Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes (Aprifel).
Rendre les fruits et légumes abordables pour tous
Les légumes, notamment ceux issus de l’agriculture biologiques, qui représentent 10% des fruits et légumes consommés en France, progressent toutefois de 5%, signe qu’ils rencontrent leur public, malgré une hausse plus faible que les années précédentes. Pour autant, ils ne sont pas à hauteur de toutes les bourses, notamment à cause de la crise sanitaire du coronavirus qui a vu beaucoup de Français perdre une partie de leur salaire, et in fine, une partie de leur pouvoir d’achat. “Nous pensons qu’il y a une forme de suspension liée à une crise économique à venir, autour de la consommation en général et la consommation du bio en particulier dans la mesure où quand le consommateur a des arbitrages à faire, il regarde aussi ses capacités de dépense”, analyse Laurent Grandin.
L’interfel appelle donc les pouvoir publics à enclencher un plan de relance qui toucherait toutes les couches de la population pour re-dynamiser les ventes de fruits et légumes dans l’Hexagone. L’Interfel propose notamment la création d’un “chèque alimentaire” destiné à faire face à la crise sociale qui découle de la crise sanitaire. “Nous voulons un engagement citoyen et collectif autour des fruits et légumes pour atteindre enfin les objectifs”, ajoute Lauren Grandin. En effet, consommer quotidiennement des fruits et légumes, si possible frais, est l’une des meilleures solutions pour rester en bonne santé.