HTAP

Hypertension pulmonaire : et si une plante d’intérieur connue pouvait réduire les symptômes ?

Une substance active extraite de la plante Ardisia crenata, que de nombreuses personnes connaissent comme plante d'intérieur, "détendrait" rapidement les vaisseaux sanguins des poumons.

  • Par Chloé Savellon
  • Svetlana Verbitskaya/iStock
  • 09 Jul 2024
  • A A

    La pression artérielle à l’intérieur des poumons est généralement beaucoup plus faible que dans le reste du corps. Lorsque les vaisseaux sanguins des poumons se contractent et que la couche musculaire lisse entourant ces vaisseaux s'épaissit, l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP) apparaît. Cette maladie exerce une pression constante sur le côté droit du cœur, car il a besoin de beaucoup plus de force pour pomper le sang dans les poumons. Cela se manifeste par des battements irréguliers, un essoufflement, des étourdissements et une insuffisance cardiaque.

    HTAP : une forte vasorelaxation dans les artères pulmonaires induite par la substance végétale

    Cette pathologie vasculaire pulmonaire est "potentiellement mortelle avec une survie limitée." C’est pourquoi des chercheurs de l'université de la Ruhr à Bochum (Allemagne) ont voulu identifier de nouvelles options thérapeutiques pour cette affection grave. Dans une récente étude, parue dans la revue EMBO Molecular Medicine, ils ont proposé de s’intéresser à "l’inhibition pharmacologique des protéines Gq comme nouveau concept pour contrecarrer la vasoconstriction pulmonaire et la prolifération/migration des cellules musculaires lisses de l’artère pulmonaire dans l’HTAP." Ainsi, plutôt que de cibler l'émetteur du signal permettant de contracter les vaisseaux pulmonaires, ils se sont concentrés sur un stade ultérieur de la transmission du signal.

    De précédentes recherches ont montré que la substance végétale FR900359, appelée FR par les scientifiques, issue de la plante Ardisia crenata, une plante d'intérieur connue, avait un effet sur les protéines Gq. Cette dernière inhiberait simultanément de nombreux facteurs conduisant à une vasoconstriction des poumons. Ainsi, dans le cadre de leurs travaux, l’équipe a voulu la tester sur des vaisseaux pulmonaires isolés de souris. Selon les résultats, cette substance a induit une forte vasorelaxation dans les grandes et petites artères pulmonaires des rongeurs. Dans le détail, l'épaisseur de la couche musculaire autour des vaisseaux pulmonaires a diminué, voire n'a même pas augmenté. D’autres tests effectués sur des tissus provenant de porcs et des échantillons humains ont confirmé cet effet.

    La FR900359, "un candidat médicament prometteur"

    "La vasorelaxation induite par FR s'est avérée au moins aussi puissante que la trithérapie actuellement utilisée pour atténuer les symptômes et améliorer l’état de santé des animaux. Nous fournissons également des preuves in vivo que l'application pulmonaire locale de la substance active a empêché l'augmentation de la pression systolique ventriculaire droite chez des souris en bonne santé ainsi que chez des souris souffrant d'hypertension pulmonaire", peut-on lire dans l’étude.

    Les auteurs n’ont observé que des effets secondaires mineurs, notamment la tension artérielle qui a légèrement chuté dans tout le corps. "En réalité, cela pourrait être bénéfique dans le traitement de l’hypertension pulmonaire. (…) La FR900359 pourrait donc être un candidat médicament prometteur pour le traitement de la maladie. Cependant, il faudra certainement de nombreuses années de recherche intensive avant de pouvoir l'utiliser dans la pratique clinique", a conclu Alexander Seidinger, auteur principal des travaux.

    Pour laisser un commentaire, Connectez-vous par ici.
    
    -----