Risque cardiovasculaire
La "bombe à retardement" de l’hypertension chez les enfants
Une étude britannique alerte sur l’augmentation de la pression artérielle chez les enfants, notamment en surpoids, qui les expose à un risque cardiovasculaire accru.
L’hypertension artérielle est une maladie silencieuse qui, si elle n’est pas traitée, expose à un risque majeur d’accidents cardiovasculaires et de complications neurodégénératives. Alors qu’elle concerne un adulte sur trois et que seule la moitié le sait, une équipe de chercheurs de l’Université d’Essex, au Royaume-Uni, tire aujourd’hui la sonnette d’alarme sur la "bombe à retardement" que représente la flambée de la pression artérielle chez les enfants.
Un enfant de 11 ans sur vingt a la même pression artérielle qu'un adulte
Dans le cadre de leurs travaux, publiés dans la revue Pediatric Research, les scientifiques ont suivi plus de 1.500 jeunes Britanniques au cours de leur parcours scolaire entre 11 et 16 ans. Parmi eux, plus de 30 % étaient en surpoids ou obèses ; 15 % des garçons et 19 % des filles souffraient d'hypertension artérielle, et 22 % des enfants de préhypertension. Plus étonnant, 4 % des élèves avaient une pression artérielle de 120/80 en classe de 6ème, ce qui "est normal pour les adultes, mais inquiétant pour les enfants", peut-on lire dans un communiqué. "Un enfant de 11 ans sur vingt a maintenant la même tension artérielle qu'un adulte." L’étude a révélé sans surprise que la pression artérielle augmente naturellement à mesure que les enfants vieillissent. Cela dit, les enfants en surpoids et faisant moins d'exercice avaient tendance à avoir une tension artérielle non seulement plus élevée, mais qui augmentait aussi plus vite avec l'âge. "Les élèves de 6ème avec un tour de taille déjà élevé qui continuent de prendre du poids étaient les plus susceptibles d'avoir la pression artérielle la plus élevée en classe de seconde." Si le tour de taille semble être le principal facteur des hausses de la tension artérielle, l’exercice peut néanmoins aider à conjurer le risque. "Plus les enfants pratiquaient régulièrement une activité physique, moins l’augmentation [de la pression artérielle] était importante", notent ainsi les chercheurs, qui appellent les pouvoirs publics à lutter contre "la pandémie d’inactifs" grâce à des programmes d’activité physique dans les écoles. Les maladies cardiovasculaires, première cause de décès dans le monde, "sont une affliction de l'âge adulte, mais leurs causes peuvent être retracées depuis l'enfance et l'adolescence", affirment les chercheurs. "Notre étude constitue une preuve supplémentaire qu’il est urgent de promouvoir des modes de vie sains et actifs chez les élèves afin d'assurer la santé future de la prochaine génération d'adultes."Maladies cardiovasculaires : des causes qui remontent à l’adolescence