Oncologie
Cancer du sein : près de 20 % des survivantes ont une prise de poids excessive
Des chercheurs identifient les facteurs associés à la prise de poids, qui touche près de 20 % des femmes ayant eu un cancer du sein.
Si le cancer du sein est dépisté suffisamment tôt, il est dit de bon pronostic. En effet, le taux de survie à cinq ans, chez les femmes ayant été diagnostiquées entre 2010 et 2015 est de 88 %, selon le Panorama des cancers en France - édition 2023.
Après une telle épreuve, certaines survivantes ont tendance à prendre des kilos en trop, selon une nouvelle étude qui a été présentée lors du congrès médical annuel ENDO 2024, organisé début juin à Boston.
Les survivantes d’un cancer du sein prennent du poids
Les chercheurs ont voulu mesurer le nombre de femmes ayant souffert d'un cancer du sein concernées par cette prise de poids excessive et les facteurs qui sont associés à ces kilos supplémentaires. Pour cela, ils ont utilisé un registre de 4.744 patientes ayant eu cette maladie.
"La prise de poids après le diagnostic et le traitement du cancer du sein est l’une préoccupation courante chez les survivantes et constitue un facteur de risque de récidive du cancer du sein, explique Maria Daniela Hurtado Andrade, principale chercheuse de l’étude, dans un communiqué. En plus d'augmenter le risque de récidive du cancer du sein, la prise de poids augmente le risque de maladie cardiovasculaire. Chez les survivantes du cancer du sein, les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de décès après le cancer du sein lui-même."
Lors de ces travaux, les scientifiques ont observé qu'en moyenne, au cours des six années qui suivent le diagnostic de cancer, les femmes prennent un peu moins d’un kilogramme (0,9 kg). Mais 18 % d’entre elles, soit environ une sur cinq, sont concernées par une prise de poids excessive, c’est-à-dire de plus de 10 %.
Cancer du sein : 7 facteurs de cette prise de poids
Les chercheurs ont aussi déterminé les facteurs associés à une prise de poids excessive :
- avoir un poids faible au début de la maladie ;
- être jeune au moment du diagnostic ;
- être atteinte d’un cancer de stade plus avancé ;
- être atteinte d’un cancer du sein hormono-positif ;
- présenter des mutations du gène BRCA2 ;
- subir une chirurgie mammaire plus agressive ;
- l’utilisation de la chimiothérapie et de la thérapie endocrinienne.
L'équipe estime que cette liste pourrait aider à identifier beaucoup plus tôt les femmes pouvant avoir des problèmes de poids et prévenir les troubles associés. "L'identification de ces patientes au début du processus nous permettra d'instaurer des mesures visant à prévenir la prise de poids excessive, améliorant ainsi les résultats du cancer du sein et des maladies cardiovasculaires, indique Hurtado Andrade. Notre principal objectif est [que les femmes puissent bien vivre le plus longtemps possible après un cancer du sein].”