Infertilité
Le stress à l'adolescence pourrait réduire la fertilité à l'âge adulte
Lorsqu’il se manifeste de manière répétée à l’adolescence, le stress pourrait diminuer les chances d’avoir un enfant par la suite.
Une nouvelle étude met en lumière l’impact néfaste du stress ressenti chez les 12/18 ans sur leur santé reproductive.
Au cours de cette recherche, des chercheurs ukrainiens de l'Institut Komisarenko ont examiné l’évolution de rats mâles et femelles âgés de 6 mois. Certains avaient été soumis à un stress fort et répété pendant deux semaines, d’autres non.
Moins de spermatozoïdes à cause du stress à l’adolescence
Les scientifiques ont ensuite comparé l’état de santé des rats qui avaient été exposés aux conditions stressantes à celui du groupe témoin. Ils ont alors constaté que le stress chronique pendant la puberté des animaux retardait la maturité sexuelle chez les femelles et faisait prendre du poids plus lentement que la normale aux males.
Chez les mâles adultes soumis au stress, le nombre de spermatozoïdes avait aussi diminué de 25,9 %. Beaucoup avaient également une forme anormale et ne bougeaient pas suffisamment.
Stress à l'adolescence et infertilité : "cela permet de prédire le développement d'anomalies"
"Nos travaux sont les premiers à montrer que même un stress modéré et répétitif à l'adolescence a un impact négatif durable sur le système endocrinien de reproduction et sur l’adaptation de l'organisme", a déclaré le professeur Aleksander Reznikov, en charge de l’étude citée au début de cet article.
"Nos résultats permettent de prédire le développement d'anomalies dans les systèmes de reproduction et constituent une base pour de prochaines recherches sur des méthodes de prévention", a-t-il ajouté.
"Nous avons aussi découvert pour la première fois que la peroxydation des lipides dans les ovaires et les testicules était significativement plus élevée à cause du stress. Ce point doit toutefois être approfondi", a-t-il conclu.
France : de plus en plus de couples confrontés à l’infertilité
En France, le nombre de couples confrontés à des difficultés pour concevoir un enfant ne cesse de progresser : l’infertilité augmente de 0,3 % par an chez les femmes et de 0,4 % chez les hommes.
Même si les facteurs sont multiples, la baisse de la qualité du sperme pose notamment de plus en plus problème. "J’ai l’impression que la part de l’infertilité masculine augmente. Dans notre pratique, nous remarquons des anomalies beaucoup plus sévères sur le sperme, comme de l’azoospermie (ou l’absence de spermatozoïdes dans l’éjaculat)", détaille le Dr Nadia Kazdar, médecin biologiste spécialisée en PMA.
Le Pr Samir Hamamah, rapporteur du 1er plan national de lutte contre l’infertilité, confirme : "le premier papier qui a attiré l’attention sur ce problème remonte à 1992 : des chercheurs danois avaient alors démontré qu’il y avait un déclin de la concentration du sperme. En France, nous l’avons aussi prouvé de manière assez indirecte, même s’il y a des disparités géographiques. On a par exemple constaté une baisse de la fertilité chez les donneurs de sperme de la région parisienne, mais pas chez ceux qui vivent à Toulouse."