Génétique
Votre vieillissement est lié à la longueur de vos gènes
Les gènes longs sont liés au vieillissement, à la dégradation de l’ADN et à la maladie d’Alzheimer.
Le vieillissement est un phénomène naturel et inévitable, mais comment expliquer ce qui se passe dans notre corps à cette étape de la vie ? Selon une étude parue dans Trends in Genetics, les gènes longs seraient la cause du vieillissement de l’organisme. D'après les auteurs de cette recherche, une équipe de la Northwestern University aux États-Unis, ces gènes deviendraient moins actifs au fil des années et seraient plus susceptibles d'être touchés par des dégradations de l'ADN.
Vieillissement : l’activité des gènes change avec le temps
Ces travaux rassemblent les conclusions de quatre groupes de recherche internationaux. "La régulation des gènes est l'un des processus les plus centraux de la vie, et nos quatre études expliquent pourquoi l'activité des gènes longs, en particulier, change avec le vieillissement", explique Thomas Stoeger, co-auteur. Il souligne que certains phénomènes accélérant le vieillissement ont un impact sur l’activité des gènes longs. Par exemple, le tabagisme, l’alcool, le stress oxydatif et l’exposition aux UV sont associés à une baisse de leur activité.
Les recherches se basent sur l’analyse de différentes données scientifiques issues d’études sur des humains et des animaux. Selon les conclusions des auteurs, le déclencheur du vieillissement est un phénomène physique lié à la longueur des gènes, et non pas aux gènes spécifiques ou à leur fonction. "Les gènes longs ont simplement plus de sites potentiels où l'ADN pourrait être endommagé", indiquent-ils. Ces scientifiques comparent cela à un voyage en voiture : plus le voyage est long, plus il est probable que quelque chose se passe mal.
Démence : les gènes longs, une potentielle explication ?
"En plus du vieillissement, nous montrons que le même constat se produit chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer, une maladie liée à l’âge, complète Thomas Stoeger. Nos résultats nous aident à repenser les causes des pathologies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer. Parce que les gènes dotés d’une fonction neuronale sont inhabituellement longs, nous émettons l’hypothèse que la diminution de l’activité des cellules à gènes longs ne parvient pas à produire suffisamment de biomatériaux pour maintenir correctement la fonction neuronale."
Ils ont aussi constaté que les patients jeunes, atteints d’un cancer pédiatrique, subissent une dégradation de leur ADN, liée à la chimiothérapie, et cela les expose à un risque de vieillissement prématuré dont une neurodégénérescence. "Notre découverte fait progresser ce domaine de recherche en identifiant un phénomène unique qui relie la plupart des connaissances existantes sur le vieillissement et rend ce phénomène mesurable", se félicite le scientifique américain.