Témoignage patient
Acouphènes : "Il ne faut pas négliger la sophrologie"
En France, entre 10 et 18 % de la population a des acouphènes. C’est le cas de Florent Anelka qui a commencé à entendre des bruits sans qu'ils ne proviennent de l'extérieur après un accident du travail. Il nous raconte comment il est parvenu à mieux gérer ce trouble auditif.
"Je souffre d’une forme atypique d’acouphènes par rapport aux autres. J’entends des bruits qui ressemblent à ceux de camion et de tracteur. Ces sons sont changeants, fluctuants, prolongés et parfois saccadés. Ils sont souvent accompagnés d’une fatigue le soir, de maux de tête et d’une baisse de l’audition. Je l’ai remarqué lorsque je regarde la télévision et que je monte le volume", confie Florent Anelka, qui est responsable technique dans une société française de télécommunications.
Acouphènes : "Aucun signe spécifique cérébral ne peut confirmer le diagnostic"
Pour cet homme âgé de 65 ans, tout a commencé en 2013. En mars, il faisait des tests d’évacuation sur son lieu de travail. Lorsque l’alarme assourdissante a retenti, elle a sonné trop longtemps avant qu’il ne puisse l’éteindre. Quelques jours après cet incident, il entendait des bruits générés spontanément dans sa voie auditive, sans qu’ils ne proviennent de l’extérieur. En outre, il avait des insomnies. "Au début, je ne me suis pas plus inquiété que ça. C’est en discutant avec un collègue que j’ai entendu pour la première fois parler d’acouphènes." Peu de temps après cette conservation suggérant qu’il souffrait potentiellement de ce trouble auditif, le patient résidant en Martinique s’est rendu chez un spécialiste en oto-rhino-laryngologie. Durant la consultation, il a fait une audiométrie, à savoir un test auditif consistant à révéler le degré de perte auditive d'un adulte. "Cet examen ne s’est pas révélé efficace, car je n’avais pas d’acouphènes durant le test. Il n’était donc pas évident de les identifier. De plus, aucun signe spécifique cérébral ne peut confirmer le diagnostic." Malgré cela, au bout de quelques mois, le verdict est clair : il présente des acouphènes. En faisant des recherches, le bénévole d’une association venant en aide aux personnes malades, handicapées, aveugles et malvoyantes, s’est rendu compte qu’aucun traitement spécifique n'existait pour venir à bout de son trouble. "J’ai été contraint d’arrêter de travailler pendant quelques mois et j’ai décidé de consulter un psychologue. Si l’on n’est pas aidé et prêt à gérer ce trouble auditif, on peut souffrir d’une fatigue générale, d’insomnies, d’un manque de concentration et de motivation pendant un long moment", raconte le sexagénaire. Selon Florent Anelka, ses acouphènes ont eu un impact négatif sur sa vie sociale. "Durant les premiers mois, je ne passais plus de soirées avec mes proches. Même si je leur avais expliqué les différents aspects de cette pathologie, ils ne comprenaient pas réellement ce que je vivais au quotidien et prenaient donc cette affection à la légère. Par exemple, je devais sans cesse dire à ma sœur de ne pas claquer la porte de la voiture. Heureusement, ça va à la maison, car j’habite seul !" Au fil des années, il a appris à mieux gérer ses acouphènes. "J’ai de la chance, car les miens sont fluctuants et non récurrents. Lorsque je commence à en avoir, j’anticipe et je prends un complément alimentaire, appelé 'Audistim', qui réduit la gêne liée aux sensations sonores. Je me suis aussi rendu compte que lorsque mon cerveau est concentré sur autre chose, je n’ai pas d’acouphènes. Par exemples, quand j’anime des conférences, lorsque je suis à la mer ou quand j’ai couru un semi-marathon." Cependant, de temps en temps, il lui arrive d’en avoir. En s’informant sur le sujet, il a découvert qu’il existait des cures thermales pour les soulager. "La première fois, je suis allé aux thermes de Bagnères de Bigorre. J’ai pu avoir de nouvelles informations sur ce trouble auditif, notamment sur l’efficacité de la sophrologie. On nous a aussi appris à être à l’écoute de notre corps, à se concentrer sur nous-même et à ne pas avoir peur ou honte d’en parler aux autres", explique le Martiniquais. En septembre 2023, il intègre le programme Acouphènes des Thermes de Saint-Gervais Mont-Blanc, dont la durée est de six jours. "Cette cure, prise en charge par l’entreprise, m’a permis d’échanger avec d’autres patients qui souffraient beaucoup plus que moi. Je me sentais privilégié autour d’eux. En réalité, ça m’a fait du bien de les entendre parler de leur souffrance, cela m’a permis de relativiser et de me sentir moins seul. Lors de cette expérience, j’ai pu également bénéficier de massages au niveau des cervicales, de deux séances de sophrologie, qu’il ne faut pas négliger. C’était une approche différente de ma première cure." Après celle-ci, le responsable technique n’a pas appliqué les méthodes données par les spécialistes des thermes de Saint-Gervais, car il avait peu d’acouphènes en raison de nombreux séminaires qu’il a dû animer. "Néanmoins, cette cure, notamment les échanges avec les autres patients, m’a beaucoup aidé !""Je devais sans cesse dire à ma sœur de ne pas claquer la porte de la voiture"
"Lorsque mon cerveau est concentré sur autre chose, je n’ai pas d’acouphènes"
Cure thermale pour les acouphènes : "Ça m’a fait du bien de les entendre parler de leur souffrance"