Alimentation

Les enfants allaités présentent des niveaux de graisse corporelle plus faibles à 9 ans

Dans cette étude, une introduction précoce à des boissons gazeuses était également associée à une masse grasse plus élevée à cet âge.

  • Par Chloé Savellon
  • Valeriia Sivakova/iStock
  • 05 Oct 2023
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    "De précédentes recherches ont examiné le lien entre l'alimentation du nourrisson et le risque de surpoids ou d'obésité chez l'enfant, sur la base de l'indice de masse corporelle. Cependant, l’IMC est une mesure grossière de l’adiposité chez l’enfant. C’est pourquoi dans notre étude, nous avions pour objectif d’examiner les associations entre les habitudes alimentaires des bébés et une mesure plus précise de l'adiposité de l'enfant, à savoir le pourcentage de masse grasse." C’est ce qu’a expliqué Catherine Cohen, chercheuse à l’université du Colorado (États-Unis).

    65 % des bébés allaités pendant au moins six mois

    Dans le cadre de leurs travaux, la scientifique et son équipe ont analysé les données de plus de 700 duos mère-enfant, qui ont participé à une cohorte sur la manière dont le mode de vie et l’environnement d’une femme pendant la grossesse peuvent affecter la croissance et le développement de son enfant. Lorsque les nourrissons avaient six et 18 mois, les mamans ont été interrogées sur leurs pratiques alimentaires, y compris la durée et l'exclusivité de l'allaitement par rapport à l'alimentation au lait en poudre et l'âge auquel leurs bébés ont été initiés à la diversification alimentaire. Ensuite, les auteurs ont regroupé les nourrissons selon la durée de l'allaitement. Le pourcentage de masse grasse (proportion du poids total pouvant être attribuée à la graisse corporelle) a été évalué à deux reprises.

    Selon les résultats, présentés lors du congrès annuel de l'Association européenne pour l'étude du diabète, 65 % des bébés ont été allaités pendant au moins six mois, 73 % ont débuté la diversification alimentaire à 5 mois ou plus et 86 % ont commencé à boire des sodas après 18 mois. Lors de la première évaluation de la masse grasse, il était de 19,7 % en moyenne. Les habitudes alimentaires des nourrissons n’étaient pas associées à des différences de graisse corporelle à l’âge de cinq ans. À 9 ans, le pourcentage de la masse grasse était de 18,1 % en moyenne.

    La consommation précoce de sodas était liée à 7,8 % de graisse corporelle en plus à 9 ans

    L’équipe a constaté qu’une durée d'allaitement plus courte et une introduction précoce des boissons gazeuses étaient associées à une augmentation plus rapide de la graisse corporelle au cours des deux visites pendant l'enfance et, par conséquent, à un pourcentage plus élevé de graisse corporelle à l'âge de neuf ans. Dans le détail, les bébés allaités pendant moins de 6 mois avaient en moyenne 3,5 % de graisse corporelle en plus à l'âge de neuf ans que ceux allaités pendant 6 mois ou plus. Les nourrissons ayant commencé à boire des sodas avant l'âge de 18 mois avaient environ 7,8 % de graisse corporelle en plus, en moyenne, à neuf ans, que ceux qui ont été initiés aux sodas pour la première fois à 18 mois ou plus.

    Les chercheurs ont également testé si l’effet d’une introduction précoce de soda différait selon qu’ils étaient allaités pendant au moins six mois. Ils ont constaté que le lien entre l'introduction précoce de boissons gazeuses et le taux de changement du pourcentage de masse grasse au cours de l'enfance était similaire, mais légèrement plus forte, chez les enfants allaités pendant moins de 6 mois (+1,87 % de graisse corporelle par an) que chez ceux qui ont été allaitées pendant 6 mois ou plus (+1,49 % de masse grasse par an).

    "Des différences dans la composition nutritionnelle du lait"

    "Bien que cette étude ne puisse pas élucider les mécanismes potentiels en jeu, de précédentes cohortes suggèrent que le lien entre l'allaitement maternel et le risque d'obésité pourrait être lié à des différences dans la composition nutritionnelle du lait maternel par rapport aux préparations pour nourrissons. Les différences dans la régulation de l’appétit et l’impact du lait maternel sur le microbiote du nourrisson sont également étudiées en tant qu’effets biologiques potentiels", a conclu Catherine Cohen.

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