Exposition pendant la grossesse
Les pesticides augmentent de 66 % le risque d’autisme
Les femmes enceintes qui sont exposées aux pesticides mettent en danger leur enfant. Ces produits neurotoxiques augmentent fortement le risque d’autisme chez le bébé.
Pesticides et grossesse ne font pas bon ménage. Selon une étude parue ce 23 juin dans Environmental Health Perspectives, ces produits chimiques agricoles augmentent fortement le risque d’autisme ou de retard cognitif lorsque la mère y est exposée pendant la gestation. Ces effets neurotoxiques varient selon le type de pesticides utilisé.
Observant que la prévalence de l’autisme a plus que doublé en 15 ans, des scientifiques californiens ont cherché les causes possibles. Ils ont comparé, sur près de 1 000 participants, le lien entre exposition aux pesticides pendant la grossesse et la présence ou non d’un trouble autistique chez l’enfant. « Nous avons noté où nos participants vivaient pendant la grossesse et autour de la naissance. En Californie, les vaporisateurs de pesticides doivent signaler ce qu’ils ont utilisé, où ils l’ont fait, quand ils l’ont fait et combien ils ont vaporisé », explique Irva Hertz-Picciotto, auteur de l’étude. « Nous avons observé que plusieurs types de pesticides étaient souvent utilisés près des habitations où les enfants ont développé un autisme, ou ont eu des retards cognitifs. »
Un participant sur trois vivait à moins de 2 km d’une zone où des pesticides étaient vaporisés. Lorsqu’une femme enceinte était exposée à des produits chimiques agricoles, le risque que son enfant développe un autisme était augmenté de 66 %. Le risque est particulièrement présent après le 2e trimestre de grossesse.
Mais surtout, tous les pesticides n’ont pas le même effet. Ainsi, les organophosphates sont les plus fortement associés à un risque de troubles du spectre autistique. Les carbamates, eux, augmentent significativement le risque de retard cognitif. « Le message est très clair : les femmes enceintes doivent faire attention à éviter tout contact avec les produits chimiques de l’agriculture », conclut Janie Shelton, principal auteur de l’étude. Encore faut-il être averti de leur usage, ce qui n'est pas le cas dans tous les pays...