Bouton de fièvre : traiter tôt pour prévenir la gêne liée à l’herpès labial

Publié le 22.11.2015
Mise à jour 16.01.2023
Bouton de fièvre : traiter tôt pour prévenir la gêne liée à l’herpès labial
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L'herpès labial est lié à une infection virale de la lèvre, évoluant par poussées, qui sont déclenchées par des facteurs favorisants. Il est possible de lutter contre les poussées en évitant les facteurs déclenchant et en traitant le bouton dès les premières douleurs.

Bouton de fièvre (herpès labial) : COMPRENDRE

Des mots pour les maux

L'herpès labial, appelé aussi « bouton de fièvre », est une infection locale avec un Herpes Simplex Virus, le HSV-1.
L’infection provoque une lésion de la peau à type d’induration rouge et recouverte de petites bulles : les « vésicules ».
Une des complications est la transmission à l’œil avec un risque d’ulcération de la cornée, la « kératite herpétique ».

Qu'est-ce qu’un bouton de fièvre ?

Le « bouton de fièvre » est dû à une infection à un virus de la famille des Herpes Simplex Virus, le HSV-1.
C’est une maladie très fréquente, contagieuse et transmissible par contact direct avec une personne infectée. La première infection a souvent lieu dans l’enfance et passe généralement inaperçue.
Le virus reste cependant présent à l’intérieur des cellules nerveuses, à l’état dormant (ou « quiescent ») et divers facteurs environnementaux ou personnels peuvent le réactiver : le stress, une exposition au soleil, les règles, un traumatisme, une infection et, bien sûr, la fièvre (d’où le nom de « bouton de fièvre »).
L’herpès génital est une infection avec un virus proche de celui de l’herpès labial, mais légèrement différent : le HSV-2. Il est assez rare qu’un herpès labial soit à l’origine d’un herpès génital, et vice-versa, mais cela reste possible en cas de rapports sexuels bucco-génitaux ou de transmission du virus par un doigt qui serait porteur du virus.

Quels en sont les signes ?

L'herpès labial apparaît généralement sur le bord de la lèvre, à la jonction de la « muqueuse » (la membrane qui tapisse la bouche) et de la peau de la lèvre. Il s’agit d’abord d’une rougeur avec une induration.
Cette induration rouge est douloureuse, avec souvent une sensation de brûlure. Puis surviennent des petites bulles ou « vésicules » en amas (« bouquet de vésicules »).
Les vésicules contiennent un liquide clair où il y a des virus. Les vésicules se rassemblent parfois pour former une « bulle » qui se crève. A ce stade, il y a souvent un « ganglion satellite » gonflé et douloureux. La bulle est ensuite remplacée par une croûte qui recouvre la lésion et tombe en quelques jours.
Il existe souvent des signes précurseurs avant l'éruption, à type de picotements, de démangeaisons, de tiraillements voire de sensation de chaleur. Il faut savoir reconnaître ces signes car si le traitement local est débuté dès leur apparition, il est possible de prévenir l’apparition du bouton de fièvre.

Pendant combien de temps un herpès labial est-il contagieux ?

L'herpès labial est contagieux dès l'apparition des signes précurseurs de l'éruption et le reste jusqu'à l'apparition des croûtes.

Comment attrape-t-on un herpès labial ?

L’infection à HSV-1 est très contagieuse et est transmise par contact direct avec une personne elle-même infectée.
La première infection a généralement lieu dans l’enfance et passe souvent inaperçue, mais la « primo-infection » peut s’accompagner d’une lésion classique, en particulier chez l’adulte.

Quels sont les facteurs favorisant la réactivation d’un herpès labial ?

Ce sont généralement toujours les mêmes pour une personne donnée, ce qui peut dans certains cas déboucher sur une conduite préventive.
• La fièvre est bien sûr le facteur le plus connu, ainsi que les règles.
• Le stress et la fatigue sont des facteurs favorisant classiques, ce qui fait du bouton de fièvre une sorte de signal d’alarme.
• L’exposition au soleil est également un facteur classique mais dans ce cas, il est possible de mettre de la crème solaire pour le prévenir.
• Une maladie, un traumatisme et une opération sont des causes déclenchantes fréquentes, de même que certains traitements, comme les corticoïdes ou les immunosuppresseurs.

Quelles sont les complications de l’herpès labial ?

Les boutons de fièvre sont en général bénins et ne donnent généralement pas de complications.
Chez les nourrissons ou chez l’immunodéprimé, l’herpès peut, dans de rares cas, provoquer une maladie plus généralisée et très grave : « l’encéphalite herpétique ».
Le risque d’une infection de la cornée de l’œil, la « kératite herpétique », peut se voir si l’on touche sa paupière ou son œil après avoir touché le bouton de fièvre

Bouton de fièvre (herpès labial) : DIAGNOSTIC

Quand faut-il évoquer un bouton de fièvre ?

Une démangeaison et une tension se font sentir sur un point de la lèvre où apparaît habituellement le bouton de fièvre, avec parfois des maux de tête et de la fatigue.
Après un ou plusieurs jours, des « vésicules » contenant un liquide clair se forment (« vésicules herpétiques »). Puis, rapidement, celles-ci deviennent opaques, se crèvent et une croûte apparaît.
Au bout de dix à quinze jours, la lésion guérit sans laisser de cicatrice.

Avec quoi peut-on confondre un herpès labial ?

L’herpès labial est un bouton avec initialement une surélévation locale de la peau, une rougeur et une induration. Au début, il n’y a pas forcément de vésicule, ni de ganglion satellite et il est possible de le confondre avec un bouton infectieux.
Mais l’herpès labial apparaît généralement à la limite entre le revêtement de la bouche (la « muqueuse ») et la peau, alors que le bouton habituel est en pleine peau et centré par un poil.
En cas de récidive d’un herpès, celle-ci se fait toujours au même endroit.
Les douleurs qui accompagnent le bouton de fièvre sont souvent à type de « brûlures ».

Faut-il consulter un médecin ?

Il faut consulter un médecin en urgence si :
• L’herpès s’accompagne d’une forte fièvre.
• Les vésicules apparaissent au voisinage des yeux ou sur un autre endroit que les lèvres ou s’étendent au-delà des lèvres.
Il est recommandé de consulter un médecin dans les jours qui viennent si :
• Les douleurs sont intenses.
• Le bouton de fièvre ne disparaît pas au bout de dix jours.
• Les récidives sont fréquentes (au moins six fois par an).
• L’herpès apparaît chez un nourrisson ou un malade immunodéprimé.

Bouton de fièvre (herpès labial) : TRAITEMENT

Que peut-on faire en cas d'herpès labial ?

L'herpès labial est une maladie virale, bénigne chez les personnes en bonne santé.
• Il faut appliquer un traitement local dès les premiers signes, en débordant la zone de la lésion et bien masser pour faire pénétrer la crème.
• Il faut se laver les mains ensuite pour éviter de transmettre le virus ou de s’infecter les yeux.
• Le traitement doit être poursuivi jusqu'à l'apparition des croûtes, signes de cicatrisation (au bout de 4 à 10 jours, en général).
La crème antivirale bloque la multiplication du virus et diminue la durée de la poussée d'herpès, voire prévient l’apparition des lésions les plus importantes.
Ce traitement n'élimine cependant pas les virus qui restent « dormants » (ou « quiescents »), cachés à l’intérieur du corps, dans les cellules nerveuses de la région infectée. Il ne prévient pas la répétition des crises et ne réduit pas leur fréquence.
• Il faut éviter d'arracher la croûte car cela peut retarder la cicatrisation.
• Il ne faut pas désinfecter le bouton de fièvre avec de l'alcool ou des produits alcoolisés car ils irritent la peau et entretiennent l'herpès.
• Il ne faut surtout pas utiliser des produits à base de corticoïdes, en particulier au niveau des yeux car cela peut entraîner des complications graves des yeux (« kératite ulcéreuse »).
Les antibiotiques ne servent à rien car l’herpès est causé par un virus et les virus ne sont pas sensibles aux antibiotiques.

Quelles sont les précautions vis-à-vis de l’entourage ?

La possibilité de contagion est maximale au moment de l’éruption :
• Il faut éviter de toucher les vésicules et il ne faut embrasser personne à ce moment-là. Il faut aussi éviter un contact rapproché avec des enfants en bas âge ou qui sont atteints d’eczéma.
• Il faut se laver les mains et le visage et ne pas partager de linge de maison (serviettes, gants de toilette, oreillers ou autres) avec l’entourage.
• Les porteurs de lentilles de contact ne doivent surtout pas les humidifier avec leur salive.
• En cas de pratique d’un sport de contact (lutte, rugby, judo...), il faut s’abstenir d’entraînement et de compétition jusqu’à la guérison car la lésion est difficile à protéger.
• Pendant la poussée, il faut éviter les rapports sexuels bucco-génitaux. Cette pratique mettrait en contact les lèvres infectées avec le sexe du ou de la partenaire, et pourrait être à l'origine d'une transmission du virus présent sur les lèvres aux organes génitaux du partenaire.
De la même façon, un doigt ayant touché un bouton de fièvre peut transporter le virus sur d'autres parties du corps, d’où les précautions de lavage des mains après avoir touché le bouton.

Quel est le traitement de l’herpès labial ?

Le médecin consulté confirmera le diagnostic avec un interrogatoire et un examen. Si les lésions ne sont pas typiques de l'herpès labial, ou en cas de complications, il est possible de pratiquer un prélèvement pour identifier le virus.
Le traitement est le plus souvent local avec une crème antivirale à base d’aciclovir pour diminuer la durée de la contagion et réduire l'intensité de l'herpès labial. On peut trouver ces crèmes en pharmacie sans ordonnance.
Dans certains cas où les récidives sont fréquentes (au moins six poussées d’herpès par an) ou particulièrement importantes, il est possible de prescrire un traitement antiviral oral prolongé quelques mois (aciclovir en général) pour prévenir les récidives et l’extension.

Comment évolue l’herpès labial ?

Sans traitement, les vésicules éclatent, forment des croûtes en 10 à 15 jours, puis disparaissent sans laisser de traces. Sous traitement, l’évolution est raccourcie, surtout si le traitement a débuté avant l’apparition du bouton.
L’infection peut se réactiver périodiquement mais avec une fréquence qui diminue avec l'âge.
Les complications sont rares et interviennent le plus souvent chez les personnes immunodéprimées ou sous traitement par corticoïdes.
La complication la plus crainte est l’infection de l’œil, lorsque l’on se frotte les yeux par exemple après avoir mis de la crème. Elle peut être à l’origine d’une lésion ulcéreuse de la paroi antérieure de l’œil, « la cornée », qui s’ulcère et donne une « kératite herpétique ». Le traitement est urgent avec un composé plus actif que l’acyclovir, le valaciclovir.

Bouton de fièvre (herpès labial) : VIVRE AVEC

Comment prévenir un herpès labial ?

Un vaccin est en cours de développement, mais le processus est encore long.
Il faut dans la mesure du possible, essayer d’éviter les circonstances qui déclenchent une poussée.
Si une poussée se répète à chaque exposition prolongée au soleil, il faut protéger ses lèvres avec un produit à haut degré de protection.
Si ces circonstances ne peuvent pas être évitées, il est prudent d’avoir un tube de crème à base d’acyclovir avec soi, et d’être attentif à l’apparition d’un des signes précurseurs à l’endroit habituel de l’herpès. En cas de survenue de ces signes, l’application immédiate et répétée d’acyclovir en crème permettra d’empêcher l’apparition d’une lésion trop importante, voire de toute lésion.
Il faut cependant se souvenir qu’il faudra continuer le traitement 3 ou 4 jours car le virus continuera à sortir pendant cette période, même en l’absence de lésion sur la peau.

Que faire en cas de poussées trop fréquentes ?

Il faut essayer d’éliminer les circonstances déclenchantes mais si les récidives sont fréquentes (au moins six poussées d’herpès par an), il est possible de prescrire un traitement antiviral oral prolongé quelques mois (acyclovir en général) pour prévenir les récidives et l’extension.

Bouton de fièvre (herpès labial) : PLUS D’INFOS
L’herpès labial en France

On estime que plus de 80 % de la population française serait infectée par le HSV-1 à l’état latent.
Près de 20 % de ces personnes sont exposées à des boutons de fièvre récidivants.


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