Médecine générale
Accès aux soins : infirmiers et kinésithérapeutes encore moins accessibles que les généralistes
Alors que l'on parle souvent de déserts médicaux, une étude de la Caisse des Dépôts montre qu'il existe, à l'échelle du pays, de plus grandes disparités territoriales pour l'accès aux soins infirmiers libéraux et de kinésithérapie que pour les médecins généralistes.
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« La question de l’inégal accès aux soins sur le territoire – popularisée via l’expression déserts médicaux – est [...] centrale » souligne la Caisse des Dépôts pour introduire sa récente étude sur les disparités territoriales en matière de vieillissement et d'accès aux soins. Et des disparités, il y en a.
Reprenant les indicateurs « d'accessibilité potentielle localisée » produits par la Drees et l'Irdes, les chercheurs ont analysé les disparités d'accès à trois types de professions médicales ou paramédicales sur l'ensemble du territoire français : les médecins généralistes libéraux, les infirmiers libéraux et les masseurs-kinésithérapeutes. Sans grande surprise, l'étude montre une accessibilité des services de santé beaucoup plus faible dans les zones peu denses. Mais contrairement à ce que l'on pourra croire ce ne sont pas les médecins généralistes les plus concernés.
Moins de disparités territoriales pour les médecins généralistes
L'étude montre que l'accessibilité pour les trois professions étudiées est globalement bien meilleure dans les zones denses ou de densité intermédiaire. Et bien que l'on ait l'habitude de parler de « déserts médicaux » les données montrent que les disparités à l'échelle du territoire français sont plus marquées pour l'accès aux soins infirmiers libéraux ou de kinésithérapeutes que pour les médecins généralistes.
En effet, l'accessibilité des médecins généralistes varie beaucoup d'une commune à l'autre, mais aucune région prise dans sa globalité ne se détache clairement des autres. Seuls le Centre Val de Loire et à moindre ampleur l'Ile de France se détachent et où l'on constate une accessibilité des soins de généralistes plus faible que pour le reste de la France.
Des « déserts infirmiers et kiné » plutôt que médicaux ?
En revanche pour l'accès aux soins d'infirmiers libéraux et aux kinésithérapeutes, il existe de plus grandes spécificités et disparités régionales. La moitié nord du pays, à l'exception notable du Nord Pas de Calais, de l'Alsace et de l'Ouest de la Bretagne a une accessibilité bien plus faible aux soins d'infirmiers libéraux que le sud du pays. Quant à l'accès aux soins aux kinésithérapeutes, c'est sur l'ensemble des côtes atlantique et méditerranéenne (Corse exceptée) qu'il est le plus élevé et généralement beaucoup plus faible dans l'intérieur des terres.
Outre les disparités en termes d'accès aux soins, l'étude pointe également des inégalités pour le vieillissement avec un même gradient nord sud. Les situations de perte d'autonomie sont plus répandues au nord (mais aussi à l'est), qu'au sud du pays. Des régions où déjà, comme le soulignent les chercheurs, la vulnérabilité économique des populations vieillissante est aussi plus marquée