Hématologie

Myélome multiple à haut risque : l’EI-score donne une nouvelle définition incluant des marqueurs moléculaires

L’évaluation pronostique du myélome multiple (MM) se base sur la masse tumorale et le risque cytogénétique, qui n’est peut-être pas un bon reflet de la progression de la maladie. L’EI-score, en incluant des marqueurs pro-inflammatoires (taux de ß2M, de LDH, mutations APOBEC2, APOBEC3B, IL11, TGFB1, et TGFB3), semble avoir une meilleure capacité prédictive de la survie globale et sans progression.

  • Shutter2U/istock
  • 26 Nov 2024
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    L’évaluation du pronostic du myélome se base aujourd’hui sur les scores R-ISS et R2-ISS, basés sur l’évaluation de la masse tumorale (B2m, LDH) et la présence d’anomalies cytogénétiques de haut risque. Or la plupart de ces anomalies sont des évènements précoces qui peuvent ne pas refléter la dynamique de la progression de la maladie.

    Des études récentes ont mis en évidence le rôle des signatures mutationnelles induites par les déaminases APOBEC (Apolipoprotein B mRNA-Editing Catalytic Polypeptide- like), et des processus inflammatoires dans la survenue et la progression du myélome multiple (MM). Un score moléculaire qui comporterait également l’analyse de ces éléments pourrait améliorer la stratification du risque biologique des patients atteints de MM.

    Développement de l’EI-score

    Cette étude vise à développer un score prédictif, nommé EI-score (Editor/Inflammation-score), qui combine les niveaux d'ARNm de gènes associés à la survie (APOBEC) et des gènes pro/anti-inflammatoires, ainsi que des marqueurs cliniques de la charge tumorale. Pour cela, les données de 1143 patients atteints de MM nouvellement diagnostiqué ont été analysées à partir de la base de données CoMMpass.

    Sept paramètres permettent une meilleure stratification du risque

    Parmi 163 caractéristiques pré-sélectionnées, 25 pour la survie globale (SG) et 21 pour la survie sans progression (SSP) ont montré des résultats significatifs. Le modèle le plus performant comprenait sept paramètres : taux de ß2M, de LDH, mutations APOBEC2, APOBEC3B, IL11, TGFB1, et TGFB3.

    L'EI-score montre une meilleure capacité prédictive pour la SG (indice de concordance 0.7) et la SSP (0.69) par rapport aux systèmes de classification standard (ISS, R-ISS, R2-ISS, et mSMARTcyto). Le score a ensuite été validé dans une cohorte indépendante de 263 patients traités dans l'essai IFM/DFCI2009 (induction par VRd suivie d’une consolidation par VRd ou autogreffe).

    Conclusions

    L'intégration des niveaux d'ARNm d'APOBEC et des cytokines pro-inflammatoires améliore la stratification du risque biologique par rapport à l’analyse du risque cytogénétique seul, traditionnellement utilisé pour définir le pronostic du myélome. Des études supplémentaires sont nécessaires pour affiner ces outils dans un cadre clinique.

     

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