Neurologie
Sclérose en plaques : intérêt diagnostique des biomarqueurs sériques
Le dosage des biomarqueurs sériques, en particulier du sNfL, pourrait être intégré aux critères diagnostiques de la maladie dans certains scénarios particuliers dans lesquels les critères de DIS et de DIT ne sont pas remplis
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La dernière révision des critères de McDonald n’inclut pas le dosage de biomarqueurs sériques dans la démarche diagnostique de la maladie. Depuis de nombreuses années des travaux rapportent l’association de marqueurs comme le taux sérique des chaines légères des neurofilaments (sNfL) ou de protéine astrocytaire gliofibrillaire (GFAP) à l’activité inflammatoire et dégénérative de la sclérose en plaques.
Une étude Espagnole récente s’est intéressée à l’apport de ces biomarqueurs sériques dans la démarche diagnostique lors de la survenue d’un premier évènement démyélinisant (CIS).
Une étude multicentrique rétrospective
Il s’agit d’une étude multicentrique rétrospective menée chez des patients ayant présenté un CIS entre 2004 et 2022 pour lesquels un dosage du sNfL et de la GFAP étaient disponibles. Les patients ont été répartis dans des groupes selon qu’ils présentaient une dissémination temporelle (DIT) et/ou une dissémination spatiale (DIS) selon les critères de McDonald 2017.
181 patients ont été inclus avec des données démographiques classiques avec un âge moyen de 35 ans et un sex ratio de 2 femmes pour 1 homme. Environ 52% des patients avaient une DIS et une DIT d’emblée, 34% avaient une DIS sans DIT et 14% n’avaient, ni DIS ni DIT.
Le dosage des sNfL pourrait être intégré aux critères diagnostiques
Les résultats montrent que le sNfL est statistiquement plus élevé chez les patients qui avaient une DIS et une DIT par rapport aux autres groupes.
Dans le groupe de patients sans DIS ni DIT, les résultats montrent qu’un Z-score de sNfL supérieur à 1.64 permet de prédire la conversion ultérieure en sclérose en plaques avec une sensibilité de 70% et une spécificité de 93.3%. Les performances sont supérieures sur l’analyse en sous-groupe chez les patients présentant une névrite optique. Dans cette population, la sensibilité était à 75% et la spécificité à 100%.
Les auteurs suggèrent donc que le dosage des biomarqueurs sériques, en particulier du sNfL, pourrait être intégré aux critères diagnostiques de la maladie dans certains scénarios particuliers dans lesquels les critères de DIS et de DIT ne sont pas remplis.
Référence :
- Comabella M, Pappolla A, Monreal E, et al. Contribution of Blood Biomarkers to Multiple Sclerosis Diagnosis. Neurol: Neuroimmunol Neuroinflammation. 2025;12:e200370.