Arthrose du genou : nouvelle étude en faveur du rôle de la metformine sur la douleur

Un traitement de 6 mois par metformine réduirait modérément mais significativement la douleur du genou chez les patients en surpoids et souffrant de gonarthrose symptomatique.

L'arthrose du genou, pathologie invalidante touchant 365 millions de personnes dans le monde, manque de traitement médicamenteux efficaces, notamment pour les patients en surpoids ou obèses. L'excès de poids favorise non seulement la charge mécanique sur les articulations, mais aussi une inflammation systémique contribuant à la dégradation du cartilage. Compte tenu des effets anti-inflammatoires et métaboliques bénéfiques de la metformine, un essai randomisé en double aveugle a évalué son impact sur la douleur articulaire.

Selon les résultats publiés dans le JAMA, après 6 mois, les participants traités par metformine 2000 mg/j (n=54) ont présenté une réduction moyenne de 31,3 mm de la douleur sur l'échelle VAS contre 18,9 mm sous placebo (n=53), soit une différence significative de −11,4 mm (IC à 95%, −20,1 à −2,6 ; p=0,01).

Un effet probablement retardé sur la raideur et la fonction

Concernant les autres résultats, une amélioration modérée de la raideur et de la fonction articulaire est observée sous metformine. L'effet est plus marqué à 6 mois qu'à 3 mois, suggérant un délai d'apparition de l'effet bénéfique. La tolérance est globalement bonne, les événements indésirables les plus fréquents étant la diarrhée (15% sous metformine vs 8% sous placebo) et l'inconfort abdominal (13% vs 9%).

Aucune complication sérieuse n'a été rapportée et l’effet secondaire le plus fréquent a été une diarrhée plus fréquente dans le groupe metformine. À noter que la différence de 11,4 mm sur l'échelle EVA est inférieure au seuil habituel de pertinence clinique de 15 mm, appelant à une interprétation prudente sur l’effet de ce traitement.

Un traitement à considérer en cas d’obésité

Cet essai communautaire australien a recruté 107 participants entre 2021 et 2023, principalement via télémédecine. Les critères d'inclusion étaient une douleur du genou depuis plus de 6 mois et un indice de masse corporelle ≥25. Le recours au suivi à distance et l'autodéclaration des données exposent à un risque de biais de mesure, et l'absence de données ethniques limite la généralisation. De plus, la perte au suivi de 18 % des participants pourrait avoir influencé les résultats.

Selon les auteurs, ces données soutiennent l'hypothèse que la metformine pourrait être une option thérapeutique accessible pour l'arthrose du genou en contexte d'obésité. De futurs essais de plus grande ampleur, incluant des mesures fonctionnelles objectives et une durée d'observation prolongée, sont nécessaires pour confirmer l'efficacité et évaluer l'impact structurel à long terme de la metformine dans cette indication.