Infarctus du myocarde : risque accru après la grippe même sans antécédent coronarien

Les infections grippales seraient sources d’infarctus du myocarde y compris chez les personnes n’ayant jamais eu d'épisode de maladie coronarienne ayant conduit à une hospitalisation.

On sait déjà que les infections respiratoires aiguës peuvent être responsables d’infarctus du myocarde. Une équipe hollandaise a cherché à quantifier l'importance de l’association entre les infections grippales confirmées et les infarctus du myocarde (IDM).

Et selon elle, la grippe est associée à un risque accru d'infarctus aigu du myocarde, y compris chez les personnes n'ayant jamais été hospitalisées pour une maladie coronarienne.

Une étude hollandaise observationnelle

Cette étude observationnelle, basée sur un registre et une série de cas auto-contrôlés, a évalué l'association entre une infection grippale confirmée en laboratoire et la survenue d'un infarctus aigu du myocarde. Les dossiers de laboratoire sur les tests de réaction en chaîne par polymérase (PCR) du virus respiratoire provenaient de 16 laboratoires des Pays-Bas. Ils ont été reliés aux registres nationaux de mortalité, d'hospitalisation, et de traitement, ainsi qu’aux registres administratifs.

L'infection grippale a été définie comme un résultat positif au test PCR. Et l'infarctus aigu du myocarde, comme un code diagnostique enregistré correspondant à l'hospitalisation ou le décès par IDM. En utilisant une méthode de série de cas auto-contrôlée, les chercheurs ont ensuite comparé l'incidence de l’IDM pendant la période à risque (de J1 à J7 après l'infection grippale) par rapport à la période de contrôle (1 an avant et 51 semaines après la période à risque).

Plus de risque d'IDM chez les patients sans atteinte coronarienne sous-jacente

Cette étude a identifié 158 777 tests PCR, entre 2008 et 2019 pour la grippe. Parmi eux, 26 221 étaient positifs, dont 23 405 consistant en des épisodes uniques de maladie grippale. Au total, 406 maladie grippales ont été accompagnées d’un infarctus aigu du myocarde survenu dans l'année précédant et dans l'année suivant l'infection grippale confirmée.

Ce sont 25 cas d'infarctus aigu du myocarde qui sont survenus pendant la période à risque contre 394 pendant la période de contrôle. L'incidence relative ajustée de l'infarctus aigu du myocarde pendant la période à risque par rapport à la période de contrôle était de 6,16 (intervalle de confiance à 95 % [IC], 4,11 à 9,24).

L'incidence relative de l'infarctus aigu du myocarde chez les personnes n'ayant jamais été hospitalisées pour une maladie coronarienne était de 16,60 (IC à 95 %, 10,45 à 26,37) contre 1,43 (IC à 95 %, 0,53 à 3,84) chez les personnes ayant déjà été hospitalisées pour une maladie coronarienne.

Ces résultats sont un argumentaire supplémentaire pour recommander la vaccination contre la grippe.