Troubles des règles : un déséquilibre hormonal fréquent
Les règles sont les manifestations d’un cycle se déroulant à l’intérieur du corps et de l’utérus. Les règles qui diffèrent du cycle normal sont considérées comme des troubles menstruels. Une perte de sang chronique peut altérer l’état général de la patiente à cause du déficit en fer.
Des mots pour les maux
L’absence totale de règles est appelée « aménorrhée ».
En cas de durée normale du cycle, les règles très abondantes s’appellent une « hyperménorrhée », et celles peu abondantes, une « hypoménorrhée ».
Des règles fréquentes en raison d’un cycle raccourci correspondent à une « polyménorrhée », et des règles très rares à une « oligoménorrhée ».
Un saignement vaginal survenant entre les règles normales est une « métrorragie ».
Des règles douloureuses sont des « dysménorrhées »
A quoi correspondent les règles ?
Les règles sont le signe de l'activité génitale chez la femme. Elles sont normalement régulières. Elles apparaissent à la puberté et disparaissent à la ménopause.
Un cycle normalet régulier, appelé « euménorrhée », débute le premier jour des règles. Les règles (« menstruations ») durent normalement environ 4 à 5 jours et la durée du cycle (laps de temps séparant deux périodes de règles) est normalement de 28 jours.
Les règles sont sous la dépendance du cycle des hormones féminines et sont donc elles aussi cycliques au cours de sa vie génitale. Pendant tout le cycle, la « muqueuse utérine » (revêtement interne de l’utérus) se prépare, grâce aux hormones (estrogènes, puis estrogènes + progestérone), à recevoir un œuf (issu de la rencontre entre un « ovule » et un « spermatozoïde ») pour qu'il se niche sur cette muqueuse. En cas de fécondation, l’œuf s’y développera et se transformera en embryon, puis en fœtus, afin de donner naissance à un bébé.
Si aucun œuf ne s'est fixé à la muqueuse utérine, la concentration de progestérone va chuter dans le sang et la muqueuse utérine va dégénérer et être expulsée. Puis un nouveau cycle recommence. Les règles correspondent donc à l'expulsion de la muqueuse utérine en l’absence de nidation et se manifestent par un écoulement de sang par le vagin.
Au moment de la ménopause, les ovaires s'arrêtent de fonctionner, ils ne produisent plus d'hormones et les règles disparaissent. Il arrive que les ovaires continuent de sécréter des hormones de façon irrégulière pendant quelques mois avant l'arrêt définitif et ils provoquent alors des troubles des règles avec un raccourcissement des cycles, des règles abondantes ou le contraire.
Qu'est-ce qu’un trouble des règles ?
Les menstruations qui diffèrent des règles normales sont considérées comme des troubles menstruels, qui peuvent porter sur la fréquence (règles trop fréquentes ou pas assez fréquentes), sur l’intensité des règles (saignements trop abondants ou trop faibles) ou sur la combinaison des deux. Enfin, il est possible d’observer une absence complète des règles ou « aménorrhée ».
• Les troubles de la durée des règles peuvent donc consister en des règles plus prolongées (plus de 6 jours), ou « ménorragie », ou des règles raccourcies (moins de 3 jours).
• Les troubles de l’intensité des règles sont, soit des règles très abondantes avec une durée normale du cycle, ou « hyperménorrhée », soit des règles peu abondantes avec une durée normale du cycle, ou « hypoménorrhée ».
• Les troubles de la fréquence des règles sont très variables et chaque type peut correspondre à une cause particulière :
- Règles fréquentes en raison d’un cycle raccourci (moins de 25 jours) ou « polyménorrhée ».
- Règles rares en raison d’un cycle prolongé (plus de 35 jours), ou « oligoménorrhée ».
• Un saignement vaginal survenant entre les règles normales s’appelle une « métrorragie ».
Enfin des règles très douloureuses sont appelées « dysménorrhée ». Elles correspondent le plus souvent à un « syndrome prémenstruel ».
A quoi sont dus les troubles des règles ?
La régularité des règles dépend des interactions complexes entre les hormones qui gouvernent le cycle menstruel.
Tout ce qui peut perturber cet équilibre, par exemple une maladie, des changements dans l’alimentation ou au niveau du poids, les émotions ou un mauvais développement des ovaires ou de l’utérus, peut causer des troubles menstruels. Divers facteurs peuvent donc être à l’origine de troubles des règles (problèmes de l’utérus, de l’ovaire, problèmes hormonaux…), mais une combinaison de plusieurs facteurs est souvent en cause.
Le « syndrome des ovaires polykystiques » (SOPK), trouble hormonal se caractérisant par la formation de multiples kystes dans les ovaires, peut entraîner des déséquilibres menstruels ou l’absence des règles.
Quelles sont les causes d’une aménorrhée ?
L’aménorrhée correspond à une absence totale de règles. Elle peut s'observer chez la jeune fille de 16 ans ou plus et n'ayant jamais eu de règles : c'est alors une « aménorrhée primaire ». Elle peut également s’observer chez une femme préalablement réglée et non ménopausée : c'est alors une « aménorrhée secondaire » : il faut que la femme n’ait pas eu de règles depuis plus de trois mois.
• La première cause d'aménorrhée primaire est le retard pubertaire. Si la puberté s’est déroulée normalement, l’aménorrhée primaire est parfois liée à une malformation congénitale de l’utérus, une maladie génétique ou un problème hormonal. Dans certains cas, il s’agit simplement d’un défaut de perforation de l’hymen, qui empêche l’écoulement des règles. Certains traitements médicaux pris à l’adolescence peuvent aussi retarder les règles. Enfin, il faut toujours évoquer une grossesse, même chez une très jeune fille.
• L’aménorrhée secondaire de la femme adulte, qui survient après des cycles normaux, peut avoir de nombreuses causes. Il faut toujours penser à la grossesse, y compris dans un contexte où on ne l’attend pas. Un adénome à prolactine peut être responsable d'un arrêt secondaire des règles. Il peut s’agir de l’effet de la contraception estroprogestative qui peut interrompre les règles. L’arrêt de la contraception peut également, dans de rares cas, entraîner une aménorrhée transitoire, qui justifie parfois un traitement hormonal. Une aménorrhée peut apparaître dans les suites d’une IVG ou d’une intervention chirurgicale sur l’utérus. Les règles réapparaissent normalement quatre à huit semaines après l’accouchement ou la fin de l’allaitement, mais un état de fatigue ou de dépression peut les retarder. Un stress important, un choc psychologique, une maladie prolongée, une douleur chronique, un état dépressif ou anxieux, un surmenage sportif ou une anorexie mentale peuvent entraîner une aménorrhée. Une ménopause précoce peut intervenir dès l’âge de quarante ans.
Quelles sont les causes des règles abondantes (« hyperménorrhée ») ?
Les troubles hormonaux sont au premier plan des causes de règles abondantes, surtout durant la puberté et la ménopause, mais il est possible de rencontrer des altérations de l’utérus ou des ovaires (inflammations, polypes, tumeurs, myomes). Des médicaments (contraceptifs et anticoagulants) peuvent être en cause de même que des troubles de la coagulation sanguine (rares). Un stérilet peut être à l’origine de règles abondantes quand il s’agit d’un stérilet au cuivre.
Quelles sont les causes des règles très peu abondantes (« hypoménorrhée ») ?
Les troubles hormonaux sont au premier plan des causes de règles peu abondantes (insuffisance ovarienne lors de la ménopause ou au début de la puberté). Des médicaments (pilule ou autres préparations hormonales) peuvent être en cause de même que des maladies de l’utérus, un curetage utérin trop appuyé, une anorexie ou, à l’opposé, une surcharge pondérale trop importante, et un stress psychique.
Quelles sont les causes des règles fréquentes (« polyménorrhée ») ou rares (« oligoménorrhée ») ?
La durée des cycles menstruels peut varier de 25 à 35 jours : certaines femmes ont des cycles plus courts, d’autres plus longs, sans que cela soit le signe d’un problème de santé.
En revanche, il arrive qu’un cycle dure particulièrement longtemps, accompagné de douleur des seins et de maux de ventre, avec un test de grossesse négatif. Un adénome à prolactine peut être responsable d'une oligoménorrhée. Parfois, cette irrégularité est due à trouble du contrôle hormonal en rapport avec un kyste de l’ovaire. Un traitement d’une dizaine de jours avec un médicament progestatif suffit en général à rétablir une durée normale des cycles. Parfois le trouble du contrôle est d’origine hypophysaire ou est lié à un stress psychique.
Quelles sont les causes des règles prolongées et abondantes (« ménorragie ») ?
On parle de ménorragie lorsque la durée des règles dépasse la durée habituelle (trois à sept jours) ou lorsque la quantité des écoulements n’est plus contrôlée par les moyens habituels (tampons ou serviettes).
Parmi les causes les plus courantes, on peut citer la puberté ou la ménopause (les premiers et les derniers cycles sont souvent plus abondants en raison d’un déséquilibre hormonal), la présence de polypes ou de fibromes de l’utérus, qui ont tendance à saigner. Il faut également savoir que la présence d’un stérilet au cuivre entraîne des règles plus abondantes. Plus rarement, il peut s’agir de troubles de la coagulation sanguine.
Quelles sont les causes du syndrome prémenstruel ?
Le syndrome prémenstruel est un ensemble de signes qui surviennent environ une semaine avant les règles, et qui disparaissent un jour ou deux après leur apparition.
Ce syndrome peut se manifester à la fois sur le plan physique (seins douloureux, prise de poids, gonflements, ballonnements et surtout maux de ventre irradiant dans les cuisses et dans les reins) et psychologique (tristesse, manque d’énergie, malaise, crises de larmes, irritabilité, anxiété...).
Certaines femmes souffrent également d’un « trouble dysphorique prémenstruel », une forme plus grave de syndrome prémenstruel, qui se manifeste par des troubles de l’humeur.
Les mécanismes précis de ce trouble sont encore mal connus, mais il semble en rapport avec la baisse des hormones sexuelles dans le sang après l'ovulation. Certains signes (tension des seins, prise de poids) peuvent s'expliquer par une rétention d'eau.
D’autres facteurs sont responsables de saignements en dehors des règles.
Ce sont bien sûr toutes les complications en début de grossesse (fausse couche, grossesse extra-utérine). Mais cela peut être en rapport avec des troubles de la fonction hépatique, des médicaments comme les préparations hormonales ou les anticoagulants, les maladies auto-immunes ou les leucémies.
Quels sont les risques des troubles des règles ?
Les troubles des règles peuvent être le signe d’alarme pour une endométriose ou une maladie de l’utérus (polypes), des ovaires (kyste) ou du vagin (hymen non perforé).
Ils doivent donc amener les adolescentes et les femmes à consulter un médecin, car certaines de ces maladies peuvent faire courir le risque d’une stérilité.
Comment faire le diagnostic d’un trouble des règles ?
Le premier objectif du diagnostic des troubles des règles consiste à exclure des maladies organiques.
A cette fin, un interrogatoire détaillé avec prise en compte des signes cliniques (poids, proportions du corps, pilosité, état de développement des organes génitaux) et une évaluation précise du cycle menstruel de la personne depuis la puberté sont pratiqués.
L’interrogatoire sur la famille recherchera également d’éventuelles maladies métaboliques ou des troubles pondéraux (sous-poids ou surpoids).
Pour poser un diagnostic définitif, le médecin demande souvent à la femme de tenir durant quelques mois un journal dans lequel elle annote la fréquence, l’intensité et les douleurs des règles, ainsi que la date d’ovulation et d’éventuelles douleurs des règles (« métrorragies »). Un examen des glaires du col de l’utérus (glaires cervicales) est également instructif.
Puis le médecin demande des examens de laboratoire (coagulation sanguine, fonction thyroïdienne et hépatique) avec des dosages hormonaux.
D’autres examens peuvent être demandés en fonction de l’orientation donnée par le premier bilan : échographie du petit bassin, frottis du col de l’utérus, prélèvements de la muqueuse utérine, radiographies spécifiques avec produit de contraste (hystérosalpingographie) ou hystéroscopie (exploration endoscopique de l’utérus).
Que faire en cas de règles douloureuses ?
En cas de règles douloureuses, des médicaments anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, peuvent être pris pour soulager les douleurs. Ces médicaments sont en vente libre, mais il faut faire attention à ne pas en abuser, puisqu'ils peuvent provoquer des effets secondaires gastriques.
Des méthodes naturelles permettent également de diminuer la douleur, comme prendre un bain chaud, ou mettre une bouillotte sur le ventre ou sur les reins, éviter de boire du café ou du thé, faire des exercices physiques légers ou marcher un peu : cela favorise la circulation pelvienne et soulage les douleurs.
Comment prendre en charge un trouble des règles ?
Les traitements des troubles des règles dépendent de leur cause.
• Si une dysménorrhée est causée par un problème gynécologique précis, il faudra traiter ce trouble pour soulager les douleurs.
• S'il existe des troubles concernant l'importance des règles, leur régularité, là aussi le traitement dépendra de la cause (fibrome, tumeur ovarienne...). En cas de cause organique comme une tumeur ou une inflammation, il convient de traiter en premier lieu cette cause.
Si aucune cause n’est détectée et que la patiente ne souhaite pas avoir d’enfant, une contraception hormonale (pilule) peut s’avérer utile. Si aucune cause n’est détectée et que la patiente souhaite avoir un enfant, un traitement hormonal est généralement adopté.
En cas de règles abondantes avec un stérilet au cuivre, la pose d’un « stérilet hormonal » est alors envisagée.
Le traitement des « ménorragies » vise à corriger ses causes. L’emploi de progestatifs permet d’améliorer les signes de certaines ménorragies. D'autres médicaments sont parfois prescrits qui agissent sur la coagulation ou les contractions de l'utérus.
Le traitement des « aménorrhées » met fréquemment en œuvre des hormones (estrogènes, progestatifs ou contraception estroprogestative).
• En cas de syndrome prémenstruel, et lorsque les signes sont légers, le traitement peut simplement reposer sur des mesures d'hygiène de vie, comme une alimentation moins riche en sel (pour limiter la rétention d'eau) et dépourvue d'excitants (caféine, alcool, tabac) et la pratique d’un sport ou de techniques de relaxation. Lorsque le syndrome prémenstruel devient invalidant, le paracétamol ou les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (ibuprofène) peuvent atténuer les douleurs. Les médecins prescrivent parfois des diurétiques pour diminuer la rétention d’eau, et des anxiolytiques pour soulager les troubles psychologiques. Certains syndromes prémenstruels peuvent être soulagés par la prise d’une contraception hormonale.
• En cas de « trouble dysphorique prémenstruel », les antidépresseurs de type sérotoninergique (ISRS) pourraient être utiles.
• Les médicaments à base de plantes (« phytothérapie ») peuvent avoir une action régulatrice sur les règles.
Enfin, une perte de sang chronique est fréquemment associée aux règles abondantes et peut altérer l’état général (fatigue, essoufflement) de la patiente suite à un déficit en fer : une « anémie ferriprive » (anémie provoquée par un déficit en fer) se développe lentement. Dans ce cas, la prise de préparations à base de fer peut s’avérer bénéfique.
Les troubles des règles en France
On estime à environ 50 % le nombre de femmes qui ressentent de la douleur avant ou pendant les règles, et à 10 % le nombre de celles dont la douleur est très prononcée.
L’aménorrhée primaire touche environ 3 filles sur 1000.
Les liens des troubles des règles
Le site du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
http://www.cngof.fr/cycle-menstruel
Les liens Pourquoi Docteur
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