Accompagnement insuffisant, craintes financières...
Médecine : 3 étudiants sur 4 ne veulent pas s'installer en libéral
Selon un sondage, les étudiants et internes en médecine ne sont plus que 26 % à souhaiter devenir libéraux. A l'inverse, 45 % d'entre eux veulent être salariés.
Le rêve des internes et des étudiants en médecine d'autrefois a visiblement changé. Dans un sondage MACSF/Enov Research (1) dont les résultats ont été diffusés ce mercredi, les étudiants et internes ne sont plus que 26 % à souhaiter exercer en libéral dans les cinq ans. En revanche, ils sont désormais 45 % à affirmer qu'ils aimeraient être salariés, et 26 % désirent avoir un exercice mixte.
L'exercice en cabinet de groupe plébiscité
Par ailleurs, parmi la minorité qui souhaite exercer en libéral, 86 % préfèrent l'exercice en groupe. Et ce sont peut-être les difficultés liées aux conditions d'installation qui incitent les jeunes à vouloir partager leur cabinet ou qui les freinent pour devenir libéraux. A la question posée aux jeunes professionnels déjà installés, "Qu'est-ce qui vous a le plus manqué lors de votre installation ?", les dentistes, les infirmiers, et les kinés ont cité « un accompagnement administratif ou juridique » (42 %), « une aide financière à l'installation » (27 %), et « un coaching régulier les deux-trois premières années par un de vos pairs. » (19 %)
Près de 100 % des libéraux interrogés souhaitent le rester
Néanmoins, lorsqu'ils sont installés, la plupart des libéraux ne souhaitent pas changer de mode d'exercice (96 %). Et cette satisfaction du mode d'exercide est identique chez les salariés (78 %) et chez ceux en exercice mixte (68 %).
En détails, la MACSF observe que, parmi les libéraux, les femmes sont plus nombreuses à avoir le projet de changer de statut. Ces projets se déclenchent le plus souvent dans les cinq premières années d'exercice.
Enfin chez les salariés, le projet d'installation en libéral vient en général après cinq ou 10 ans d'exercice. « Le projet d'exercice mixte concerne de manière plus marquée les médecins », précise l'enquête.
Relancer la vocation
Face à cette crise de vocation libérale des médecins, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, veut relancer les vocations en facilitant l'installation des jeunes médecins dans les déserts médicaux.
Ainsi, 180 contrats de praticien territorial de médecine générale (PTMG) ont déjà été signés depuis le lancement du dispositif en septembre 2013. Ils offrent aux signataires une garantie de revenus et une protection sociale améliorée en matière de congé maternité ou maladie. En contrepartie, les médecins s’engagent à exercer dans un territoire manquant de professionnels, dans le respect des tarifs remboursés par la sécurité sociale. Du fait de leurs avantages, ces contrats commencent à connaître il est vrai un certain succès chez les jeunes médecins. Résultat, 200 contrats supplémentaires seront proposés en 2014, a d'ores et déjà annoncé la ministre.
(1) Intitulée « Baromètre professionnels de la santé », l'étude a été réalisée du 17 janvier au 13 février 2013, par téléphone, auprès de 1 503 professionnels de santé, dont 720 en cabinet, 461 en établissements de soins, 207 étudiants et 115 internes en médecine. Les résultats ont été redressés pour donner à chaque profession son poids réel.