Annonce de Ségolène Neuville
Autisme : les aides financières aux parents augmentées
Les familles le réclamaient de longue date. La secrétaire d'Etat en charge du Handicap a annoncé que les aides financières aux parents d'enfants autistes serait améliorée.
Victoire pour les familles d'enfants autistes. L'une de leurs principales revendications, martelée à l'occasion de la journée mondiale de l’autisme du 2 avril, a été entendue. Ils voulaient améliorer les aides financières aux familles pour une meilleure prise en charge des enfants, c'est désormais chose faite. Lors du Comité national autisme qui se réunissait hier, Ségolène Neuville, secrétaire d'État en charge du handicap, a dit vouloir pallier « l'insuffisance de prise en charge financière » de certains spécialistes tels que les psychologues, éducateurs ou psychomotriciens.
Ces acteurs sociaux travailleront au sein de « pôles de compétences externalisés », et les frais seront remboursés par l’Assurance maladie. « Les familles qui ont déjà recours à de tels professionnels pourront les proposer à ces pôles » et « elles n'auront plus rien à payer », a assuré la secrétaire d’État.
Une victoire pour les associations
« C'est ce qu'on attendait depuis 10 ans », s'est félicité auprès de l'AFP Florent Chapel, porte-parole du Collectif autisme, tout en se montrant prudent. Il faut que cette ambition soit financée car ça va être la cohue, des dizaines de milliers de parents vont déposer des dossiers.»
Les crédits seront prélevés sur les fonds du Plan autisme attribués aux Agences régionales de santé, ou dans l’enveloppe de 15 millions d’euros débloquée en octobre dernier pour améliorer la prise en charge de proximité.
Cette décision fait suite aux demandes des familles de s’affranchir définitivement des pratiques anciennes du secteur public, qui se limitent souvent à des psychanalyses, pourtant pointées du doigt par un rapport de la Haute autorité de santé (HAS) datant de 2012.
Des années de retard à combler
Ségolène Neuville a aussi rappelé que la méthode du « packing », qui consiste à envelopper les enfants autistes dans des draps humides et froids, doit être totalement abandonnée, car elle s’apparente à de la maltraitance.
En France, 650 000 personnes dont 250 000 enfants sont identifiées comme étant autistes, d’après SOS Autisme France. C’est environ une naissance sur 100. Les enfants autistes ne sont que 20 % à être scolarisés. Un manque d’investissement coupable pour le Conseil de l’Europe, qui avait « condamné la France pour ne pas avoir respecté le droit des personnes avec autisme à recevoir une éducation en vertu de la Charte sociale européenne », explique le site Autisme Europe.
Jusqu’à présent, les choix disponibles aux parents d’autistes étaient minces : placer leur enfant en hôpital psychiatrique, un choix par défaut qui ne profite ni aux parents, ni aux enfants, ni à l’Assurance maladie pour laquelle la charge financière est énorme (1 500 euros par jour) ; ils pouvaient aussi tenter un accompagnement scolaire et faire appel à des éducateurs et des psychomotriciens, avec une maigre allocation handicap de 500 euros, loin d’être suffisante pour financer la surcharge de 3 000 à 4 000 euros par mois.