Communiqué de la FHP

Tarifs : les cliniques renoncent à créer 5 000 emplois

En baissant les tarifs cliniques, la FHP estime que le gouvernement se prive de la création de 5000 emplois sur laquelle elle s'était engagée. 

  • Par Julien Prioux
  • © Stocklib / roberto atencia gutierrez
  • 10 Mar 2016
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    « Que veut exactement le gouvernement ? Voir disparaître le secteur hospitalier privé au profit du tout-public ? » C'est la question que pose ce jeudi la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) au Premier ministre, Manuel Valls, dans un communiqué. Dans une lettre au vitriol, celle qui représente 1 000 cliniques et hôpitaux privés dénonce une baisse « inique » des tarifs hospitaliers des cliniques et hôpitaux privés de 2,15 % pour 2016.

    A ce titre, elle rappelle que l’arrêté ministériel du 8 mars qui fixe les montant ramène les tarifs cliniques « en dessous de leur niveau de 2004 ». Une injustice que la FHP vit mal car elle souligne que « les tarifs du secteur hospitalier privé sont déjà inférieurs de 22 % en moyenne à ceux du public ».

    Face à ces chiffres, la Fédération n'hésite pas à condamner fermement « une politique de destruction lente de l’hospitalisation privée de la part du gouvernement qui, à travers un ensemble sans précédent de mesures hostiles, menace la pérennité d’un secteur d’excellence qui fait pourtant la réputation de la France dans le monde », écrit-elle.

    Fin de la promesse de créer 5 000 emplois 

    « Nous sommes consternés et atterrés devant tant d’irresponsabilité sur le plan politique tout d’abord. Car en baissant les tarifs des cliniques, le gouvernement, qui pourtant ne cesse de demander des contreparties aux entreprises, se prive délibérément de la création de 5 000 emplois sur laquelle nous nous étions engagés dans notre branche. Quand il y a 3,8 millions de chômeurs (catégorie A, DOM-TOM inclus) dans notre pays, ce n’est rien d’autre qu’une erreur politique », affirme Lamine Gharbi, président de la FHP.

    Tension maximum avec les hôpitaux 

    Dans ce contexte, ce dernier est des plus inquiets pour son secteur. Il déplore que, « sur vingt ans (1992-2012), le nombre de cliniques a déjà diminué de 28 %, avec dans le secteur MCO (médecine-chirurgie-obstétrique), une division par deux du nombre d’établissements (de 1 014 à 542). En comparaison, le nombre d’hôpitaux publics n’a diminué que de 12 % et celui des hôpitaux associatifs (privé non lucratif, ESPIC) de 23 % », fait-il remarquer. Les tensions entre les cliniques privées et les hôpitaux publics sont loin d'être retombées, selon lui.

    Pour expliquer ce déséquilibre, Lamine Gharbi avance que les cliniques se trouvent depuis plusieurs années « en situation d'étranglement économique par une volonté délibérée de l'Etat ». Chiffres à l'appui, il indique que depuis 2004, alors que l’inflation a grimpé de 16 %, et les charges des cliniques de 56 %, leurs tarifs, eux, ont baissé de 1 % sur douze ans (2005-2016).

    Inquiétudes pour les patients 

    Enfin, pour la FHP, « les conséquences de cette politique en faveur d’un hospitalo-centrisme dépassé aboutissent à une restructuration sauvage qui n’est pas adossée aux besoins de santé de la population, une désorganisation de l’offre de soins sur les territoires et un recul de la liberté de choix des patients, avec par exemple 30 départements dans lesquels il n’y a plus de maternité privée », s’alarme le président de la FHP.
    Les cliniques stimulent la concurrence entre acteurs de soins, estime pour Lamine Gharbi, l« ce qui bénéficie aussi aux patients en termes d’amélioration de la qualité des soins », conclut-il

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